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Être bénévole, c’est tout en vivant sa vie quotidienne, être un peu utile à d’autres ici sur place et aussi très loin. « Ce bénévolat m’apporte beaucoup ; moralement, je me sens donc encore utile ! » (Présence Mariste n°293, octobre 2017)

Marie-Françoise POUGHON a demandé à plusieurs bénévoles d’une EHPAD, à d’autres, d’une association à but humanitaire, et à une personne du monde éducatif comment ils définiraient le mot BÉNÉVOLAT, pourquoi ils sont bénévoles, qu’est-ce qu’ils font, quand, comment, où, combien de temps, avec qui et qu’est- ce que cela leur apporte ?
Dans une Résidence de personnes âgées
Une bénévole de 88 ans
Marie-Françoise Poughon

C’est un libre choix personnel, décidé avec réflexion puis confirmé par une formation d’une année auprès de l’organisme choisi, suivi d’un engagement renouvelé chaque année. Chaque semaine, un après-midi, je suis à l’accueil de la résidence EHPAD pour recevoir les visiteurs ou les familles des résidents, répondre au téléphone et un autre jour avec d’autres bénévoles, nous organisons des jeux pour occuper les anciens : jeux de cartes, scrabble, loto, petits chevaux ou autres.

Ce bénévolat m’apporte beaucoup ; moralement, je me sens donc encore utile ! Quel bonheur d’être reçue par un sourire que je rends volontiers, un geste de tendresse, une présence, une écoute, une friandise, par tous quels qu’ils soient !

Être bénévole dans cette maison, c’est être à l’écoute des joies et parfois des tristesses des anciens. Je rentre chez moi et je me dis très souvent : continue le plus longtemps possible ! Oui j’ai un cœur pour aimer et deux bras pour servir !

Ce bénévolat est un excellent médicament qui me permet de vieillir beaucoup mieux puisque j’ai déjà 88 ans !

Marie-Claude
Marie Claude, bénévole chez les Petites Sœurs des pauvres avec une résidente
Photo Marie-Françoise Poughon

Le bénévolat, c’est faire une action d’aide aux autres, sans rémunération et sans attendre aucune compensation (faveurs, cadeaux ou autres). Je suis bénévole chez les Petites Sœurs des Pauvres, car je suis en relation depuis de nombreuses années par l’intermédiaire de mon papa qui, lui-même, était bénévole. J’apprécie la chaleur humaine que dégage cette maison et le contact avec les personnes âgées ne me déplait pas. J’ai commencé en assistant à l’animation des jeux, le jeudi après-midi. Cela m’a permis de faire connaissance avec les résidents, et ensuite on m’a proposé l’atelier mémoire le mardi et j’ai accepté. J’apprécie beaucoup ce moment avec un petit groupe très attachant. Cela m’apporte beaucoup sur le plan moral et une ouverture sur les autres !!! Le bénévolat permet de se sentir utile surtout quand on cesse son activité professionnelle, de faire de belles rencontres, en faisant des efforts pour être assidue en fonction de sa vie personnelle.

Dans une association à but humanitaire
Pierrette
Faire tricoter ici de la layette pour les petits des bidonvilles de Lima
Photo Marie-Françoise Poughon

Être bénévole, c’est tout en vivant sa vie quotidienne, être un peu utile à d’autres ici sur place et aussi très loin. Depuis de nombreuses années avec une association type ONG, qui a pour but d’aider au Pérou à recueillir, nourrir, soigner et éduquer de jeunes enfants abandonnés ou orphelins dans un grand bidonville de Lima, ainsi que de très jeunes mamans sans aucune ressource. Il faut ici en France, donner de son temps, de son ingéniosité pour créer et réaliser des activités variées qui tout au long de l’année, permettront de financer là-bas l’achat de nourriture, de médicaments ou autres nécessités et de faire soigner les enfants malades et de payer leurs frais de scolarisation. C’est très prenant, souvent difficile et même parfois décevant par le choc des cultures, mais quand j’étais étudiante en université, il y a de nombreuses années, on avait étudié un jour, un texte de Marc Aurèle qui a été pour moi le sésame du bénévolat et qui disait : « Vivre c’est être utile aux autres ! L’aide est un acte conforme à la nature. Ne te lasse jamais d’en recevoir ni d’en apporter ».

Cependant avec Mère TERESA je suis très consciente que « ce que nous accomplissons n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins, mais une goutte d’eau qui aurait manqué à l’océan si elle n’avait pas été là ! »

Dans une école pour l’aide aux devoirs

Depuis que je suis en retraite, en temps scolaire, quatre soirs par semaine, je suis présente dans une classe de CP pour aider les enfants dans la réalisation des devoirs. Ce sont des petits à grosses difficultés de tous types, tant de santé, d’origines étrangères que de familles souvent déchirées qui ne peuvent pas les aider dans leurs études. Pour moi, le bénévolat c’est avec la meilleure bonne volonté possible, essayer d’aider ces enfants à avoir les racines les plus solides dans leur éducation, c’est aussi être avec eux leur montrer de l’affection, et cheminer à leurs rythmes pour qu’ensuite ils puissent se débrouiller le mieux possible seuls, sans avoir à souffrir de discrimination. Oui, être bénévole c’est aider tous ceux qui en ont besoin, quels que soient leurs âges ou leurs nationalités ou leurs capacités et voir qu’ils progressent et ont des notes correctes même de plus en plus souvent. C’est alors la meilleure récompense qu’on puisse obtenir !

Animation chez les Petites Sœurs des Pauvres avec un groupe de chanteurs bénévoles
Photo Marie-Françoise Poughon
Vous avez dit : Petites Sœurs des pauvres ?

Un soir d’hiver 1839, Jeanne Jugan ouvre son logis et son cœur à une vieille femme aveugle à demie paralysée en lui donnant son lit… ce geste l’engage à tout jamais. _Une seconde vieille femme suivra puis une troisième… La petite chambre de Jeanne s’ouvrait sur le monde. Rapidement quelques jeunes filles offrent leur aide car le nombre de pauvres ne cesse d’augmenter. La congrégation des Petites Sœurs des Pauvres était née.
Aujourd’hui la congrégation est présente sur les 5 continents en 30 pays. Les Petites Sœurs sont au nombre de 2 358, de 2 100 Associées de Jeanne Jugan. En France la congrégation compte 44 Maisons d’accueil pour personnes âgées ainsi que la Maison Mère et deux Maisons de formation.
Source : CORREF : http://www.viereligieuse.fr

Marie-Françoise POUGHON
(Publié dans « Présence Mariste » n°293, octobre 2017)

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