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Le Seigneur nous appelle là où nous sommes. Les gens appelés par Jésus sont des gens ordinaires et Jésus les accepte tels qu’ils sont. À la suite de Jésus, je me fais serviteur. (Présence Mariste n°293, octobre 2017)

Dans la tradition chrétienne, nous croyons à un Dieu qui est avec nous, un Dieu qui voit, un Dieu qui entend. Un Dieu qui s’est investi en Jésus dans la condition humaine, usant de tous ses sens pour vivre au milieu de nous. Jésus nous révèle un Dieu Père : « J’ai vu la misère de mon peuple » ; « Jésus, voyant les foules, eut pitié d’elles parce qu’elles étaient fatiguées et abattues comme des brebis sans berger ».
F. Maurice Goutagny

Tout l’Évangile de Matthieu est centré sur le Sermon sur la Montagne de Jésus (Ch Mt 5-7). C’est le noyau de son enseignement sur le Royaume. Jésus, ensuite, fait un voyage missionnaire autour du lac. Il veut étendre son action pour aider la foule de gens « fatigués et abattus ». C’est pourquoi il choisit douze apôtres et leur donne ses instructions pour la mission… d’abord dans leur propre milieu et plus tard dans le monde entier (Mt 28, 29). Dieu a besoin de nous pour accomplir son rêve de fraternité et d’amour.

Dieu a besoin de nous pour accomplir son rêve

Le Seigneur nous appelle là où nous sommes. Abraham est invité à sortir de sa maison, Moïse, de la solitude de son désert, Pierre, à laisser ses filets, Mathieu, son bureau de percepteur d’impôts…

Les gens appelés par Jésus sont des gens ordinaires et Jésus les accepte tels qu’ils sont. Cet appel se fait entendre de génération en génération et chaque communauté chrétienne doit promouvoir l’invitation à « suivre » le Seigneur. Jésus parcourait les villes et les villages, il enseignait et guérissait. À ses disciples, il donne pouvoir d’expulser les esprits mauvais et de guérir toute maladie et toute infirmité. Ils doivent aider les gens à vivre pleinement, à améliorer leur vie. Ils choisissent de vivre en ayant un cœur qui écoute et un esprit de compassion.

Nous sommes entourés de personnes qui souffrent de solitude, d’incompréhension, de dépression, de gens qui sont victimes d’addictions, de violence, qui vivent sans beaucoup d’espérance. Le Seigneur nous demande de leur venir en aide.

L’appel de l’évangile est pour nous aujourd’hui

Dans l’Évangile il y a des passages caractéristiques et forts où Jésus nous laisse l‘initiative. Mais avec quelle puissance et quels défis ! On peut ne pas y croire ou au moins avoir des doutes !
« Le Seigneur désigna soixante-dix autres disciples, et il les envoya deux à deux devant lui dans toute ville et localité où lui-même devait aller (Lc 10, 1). Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.”
(Lc 10, 8-9). »

Croyons-nous que le Seigneur nous donne autant de possibilités ? Oui, je puis ressusciter les morts, si j’aide les personnes à retrouver un sens à leur existence, à retrouver la joie de vivre… Je puis participer à la purification des lépreux, en permettant à ceux et celles qui sont exclus de la société de regagner leur dignité, de réintégrer leur communauté. J’accompagne aussi ceux qui sont mis de côté à cause de la nationalité, la religion, l’appartenance politique, et je les aide à faire pleinement partie de la communauté humaine. Avec Jésus, je puis chasser les démons : aider ceux qui sont sous la domination des esclavages de notre système économique - mode, nourriture, drogue, violences de toutes sortes - à s’en sortir…

En aidant les autres, je redonne un sens à ma vie

Dans les Écritures, des passages évoquent la mise à disposition de nos talents : dans une parabole (Mt 25), Jésus raconte combien Dieu apprécie que l’on fasse fructifier ses talents au lieu de les enterrer. Paul utilise l’image du corps pour rappeler combien une communauté, si elle veut être vivante, a besoin de la diversité des dons de tous ses membres (1Cor 12). Ces paroles résonnent en moi pour me dire que quelque part, j’ai le feu sacré.

Au pied de cet arbre le voyageur peut se désaltérer
Photo : F. Maurice Goutagny

Quelque chose m’émeut, me touche, me bouleverse, … Il y a comme une envie absolue de quelque chose. Une envie qui est là, et qui résonne comme un appel auquel je dois répondre, et cela me donne de l’élan. J’ai besoin d’enthousiasme pour croire en la présence de l’Esprit-Saint. Je découvre mes dons, ma créativité, ce que je sais faire et ce que j’aime faire. Je mets volontiers mes forces à la disposition de la communauté, à titre bénévole ou professionnel.

Les prophètes d’Israël ont été les premiers parmi ces « enthousiastes ». Des bénévoles ? Ils sont libres mais se sentent tellement saisis par l’Esprit de Dieu qu’ils « doivent » redire la parole de Dieu ou en donner un signe. Je décide d’aller vers les autres. C’est déjà une démarche prophétique qui engage toute ma personne, dans ses actes et ses paroles. C’est même une démarche mystique qui inclut tout mon être d’homme ou de femme, dans son cœur et dans sa chair.

Le service est toujours désintéressé

Être bénévole, c’est vouloir le bien de l’autre, de la personne vers qui nous allons ; cela rejoint fortement le projet de Dieu sur nous. Il est là, il nous a aimé le premier comme dit la Parole de Dieu. Il veut notre bonheur, notre accomplissement. Le soir du Jeudi saint, Jésus lave les pieds de ses disciples, et dit : vous êtes invités à vous laver les pieds les uns aux autres, à faire la même chose que moi, à revêtir cette tenue de service.

La rizière attend son eau pour s’épanouir
Photo : F. Maurice Goutagny

C’est une manière d’aimer que de servir et nous mettre au service de ceux qui nous entourent. À la suite de Jésus, je me fais serviteur. Et le but du service, c’est de croître dans l’amitié et la confiance réciproques. En me mettant au service de l’autre, je lui dis que je l’aime, et je souhaite que grandisse, entre nous, une relation d’amitié et de confiance. Le service doit être désintéressé. À travers le service, j’aime la personne pour elle-même. Je sers la personne parce que je l’aime. L’amour ne peut pas être au service d’autres choses que de lui-même. Je vais servir la personne selon ses besoins d’une part, et d’autre part selon mes talents à moi. J’ouvre mes yeux, je regarde, la personne a des besoins, et moi j’ai des talents, et je me mets au service des autres à partir de mes talents.

Enfin, je revêts un cœur de serviteur. Chaque matin je puis me réveiller en pensant : Seigneur tu m’appelles à me mettre au service des autres, je revêts mon cœur de disponibilité, en nous rappelant ce que Jésus nous a dit : « Sachant cela, vous serez heureux, si vous le mettez en pratique ». Donc, dès le matin, je revêts le tablier du service, en me disposant à trouver dans le service des autres, mon plus grand bonheur. Et, alors grandit en moi cette attitude fondamentale. « Comme lui savoir dresser la table, comme lui nouer le tablier, se lever chaque jour, et servir par amour comme lui ».

F. Maurice GOUTAGNY
(Publié dans « Présence Mariste » n°293, octobre 2017)

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