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Idées reçues sur l’immigration

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En 2015, l’Union Européenne a reçu 1,2 millions de nouvelles demandes d’asile, le double de l’année précédente…Faut-il avoir peur ? (Présence Mariste n°296, juillet 2018)

Faut-il s’étonner que la peur et même le rejet de l’étranger s’affiche aujourd’hui de plus en plus ? Qui d’entre nous n’a pas, un jour, été indigné par la répétition de ces phrases toutes faites, réponses faciles, mais souvent empreintes d’ignorance et parfois de haine ? Voici quelques-unes de ces idées reçues, rassemblées par la Cimade, et une rapide argumentation pour les réfuter.
F. Jean MONCHOVET

1- L’afflux vers l’Europe est-il si important ?

En 2015, l’Union Européenne a reçu 1,2 millions de nouvelles demandes d’asile, le double de l’année précédente…Faut-il avoir peur ? En fait, cela représente seulement 0,2% des 508 millions d’habitants de l’Union européenne (un tiers de ces demandes concernent des enfants).

En France, 80.075 demandes d’asile ont été enregistrées : seulement 31,3% ont obtenu une protection en tant que réfugié. Par comparaison, en 1979, en plein choc pétrolier, la France a accueilli 120.000 réfugiés » (boat people vietnamiens et cambodgiens).
En fait, ce sont surtout les pays voisins qui accueillent les migrants fuyant les conflits.

2- Par rapport aux aides reçues

Les « sans-papiers » ne bénéficient que d’une seule aide sociale : l’aide médicale de l’état (AME), sous condition de faibles ressources. De plus, on estime à 50% de personnes (françaises ou étrangères), qui ont droit au RSA et qui n’en font pas la demande…

Halte aux idées reçues

3- Par rapport au travail

De nombreuses études ont montré que l’emploi d’étrangers n’entraînait pas une baisse de salaire des Français. Souvent, les migrants occupent une partie des emplois que les Français ne veulent pas. Certains employeurs profitent de leur situation de faiblesse pour les exploiter.

4- « Tous terroristes » ?

Les réfugiés sont les premières victimes du terrorisme, c’est pourquoi ils fuient leur pays. Actuellement, en France, pour un même délit, les étrangers encourent des peines plus dures.

5- « La misère du monde » !

Ce ne sont pas les plus pauvres et les moins qualifiés qui migrent. Près de 40% sont diplômés de l’Enseignement supérieur, mais l’absence d’équivalence des diplômes leur interdit d’exercer.

CIMADE : Comité inter mouvements auprès des évacués

En guise de conclusion

A chaque période de crise, la tentation est grande pour nous tous, de chercher des coupables. La mondialisation, les conflits internationaux, le taux de chômage ont de quoi nourrir nos peurs. Mais nul ne gagnera à opposer les précaires (SDF français) et les réfugiés syriens et à diviser sur fond de différences culturelles et religieuses.

Présentation F. Jean Montchovet,
à partir d’un manifeste de la Cimade

Propos recueillis à partir du document proposé par la Cimade : « lutter contre les préjugés sur les migrants » (2016).

(Publié dans « Présence Mariste » n°296, juillet 2018)

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