Droits de l’Enfant, Nations Unies et Mission Mariste

Frère César Henriquez dirige une antenne du BIS à Genève. Ce que représente cet engagement pour les Frères Maristes.

En mars 2005, le Frère Seán Sammon, Supérieur général, a signé un accord de coopération avec « Franciscans International », une ONG de la famille franciscaine siégeant à Genève, pour engager un travail à double finalité.

D’une part, promouvoir le travail en réseau avec la famille mariste dans le domaine de la Solidarité et des Droits de l’Homme.
D’autre part, participer à des échanges et à des processus de réflexion, en apportant des idées et des expériences du monde mariste susceptibles de contribuer à la prise de décision en matière de politiques publiques ayant comme bénéficiaires les enfants et les jeunes.

Frère César Henriquez, Salvadorien, est le premier Frère Mariste à diriger cette antenne du BIS à Genève pour défendre les Droits des enfants. Il est aidé par le Frère Manel Mendoza, espagnol et par le Frère Jean-Claude Christe, suisse.
Frère César développe pour Présence Mariste ce que représente cet engagement pour les Frères Maristes.

La Communauté de Genève. De gauche à droite :
Fr Manel Mendoza, Fr Jean Christe, Fr César Henriquez

Pourquoi cet engagement de l’Institut des Frères maristes ?

Les Frères Maristes sont nés d’une expérience de Solidarité. Marcellin Champagnat disait fréquemment :
« Je ne puis voir un enfant sans ressentir l’envie de lui faire le catéchisme et de lui dire combien Dieu l’aime. »

Nous ne pouvons affirmer que nous aimons les enfants et, en même temps, nous montrer indifférents face à des situations d’exclusion, de pauvreté et d’abandon dont souffrent des milliers d’enfants de nos pays.

Actuellement, nous sommes une Institution internationale présente dans plus de 70 pays. Plus de 50 000 personnes (Frères et laïcs) travaillent auprès de milliers de jeunes dans des situations les plus diverses et à travers d’innombrables projets d’éducation et promotion humaine et chrétienne. Cette présence et ce travail font que nous devenons une voix autorisée pour parler en faveur des enfants, garçons et filles, les plus défavorisés.

Marcellin Champagnat, en fondant une œuvre éducative
a travaillé pour le droit des enfants

Nos institutions scolaires et sociales sont des institutions publiques au service de la société. De ce fait, elles ont une dimension politique et nous travaillons déjà pour les droits des enfants, mais… ne faudrait-il pas ajouter à notre vocabulaire le terme « Droits de l’Homme », et à notre travail, une perspective en ce même sens ? J’imagine que Marcellin dirait aujourd’hui :
« Nous éduquons les enfants parce que nous les aimons… et parce qu’ils ont droit à l’éducation. »

L’éducation basée sur des droits est une idée nouvelle, mais sa pratique dans les écoles maristes ne l’est pas. Il existe beaucoup de droits mentionnés dans la Convention des droits de l’enfant que nous défendons, sans peut-être même le savoir. Il s’agit donc pour nous de croître en sensibilité devant la situation des enfants et des adolescents, dans nos œuvres éducatives et hors de leurs murs. Les nouvelles réalités et les sensibilités nouvelles de notre temps exigent de nous de nouvelles réponses.

Comment nous intégrer tous dans cet effort ?

  • Continuer à faire ce que nous faisons déjà

C’est-à-dire le travail que nous menons à bien dans les écoles, les œuvres sociales, la catéchèse, dans l’apostolat de notre communauté ou de notre fraternité, … C’est quelque chose qui doit être maintenu et encouragé parce que c’est un travail direct et effectif auprès des enfants et des jeunes : c’est là notre plus grande richesse.

Mais il faut peut-être davantage encourager ces enfants et ces adolescents à participer activement à leur histoire, pour qu’ils soient capables de faire entendre leur propre voix.

  • Communiquer sur ce que nous faisons et travailler en réseau

Nous ne sommes pas des « royaumes indépendants » qui se concurrencent constamment les uns les autres. Nous devons communiquer et partager des expériences : ce que nous faisons et la manière dont nous le faisons.

Pour développer un travail effectif à Genève, il nous faut connaître les préoccupations, les besoins, la réflexion et les propositions de ceux qui œuvrent directement auprès des enfants et des jeunes dans les différents champs de notre mission. Ce n’est qu’à partir de cette connaissance que nous pourrons faire écho à ces propositions pour qu’elles soient entendues et prises en compte dans les forums internationaux de discussion.

  • Mettre à profit notre influence sociale pour promouvoir des actions en faveur de l’enfance

Connaissons-nous un ancien élève membre du gouvernement et qui peut soutenir telle initiative ?
Connaissons-nous des professionnels de la communication ?
Y a-t-il un parent qui, vu sa profession, peut nous soutenir dans une activité déterminée ?

Salle de réunion du Comité des droits
de l’enfant au Palais Wilson à Genève

Nous avons un potentiel énorme que nous pouvons utiliser pour promouvoir des initiatives en faveur de l’enfance aux niveaux local, national et international. Nous avons cette chance : les enfants méritent que nous la saisissions pour eux !

  • Agir à partir de l’école elle-même

L’école est un milieu privilégié pour faire connaître des publications émanant des Nations Unies et qui doivent être connues des enfants… et des adultes. En guise d’exemple, il est utile de rappeler que récemment a été publiée une étude intitulée « Violence contre l’Enfance ». Un des chapitres porte sur la violence dans le milieu scolaire.
C’est un thème qui touche directement un aspect de notre mission mariste. Faire connaître cette étude est une tâche à notre portée et qui constituera un apport significatif aux efforts de nombreuses personnes et institutions pour éradiquer la maltraitance contre les enfants.

  • Tous concernés

« Nous proclamons le droit à une éducation pour tous et nous voulons impliquer notre mission mariste dans cet engagement. » (Actes du 20e Chapitre Général, n° 33).

Il nous reste à donner vie à ces documents par des réalisations concrètes.
Nous ne pouvons pas affirmer que nous contribuons à construire une société nouvelle si dans nos pays il y a encore des enfants plongés dans des situations de pauvreté et d’ignorance, si dans nos communautés et nos œuvres, il n’y a pas d’actions concrètes pour remédier à ces situations.

Témoignages, photos, planifications, expériences et tout autre matériel d’intérêt… seront reçus avec reconnaissance à l’adresse suivante :
Secrétariat International de Solidarité – Frères Maristes c/o Franciscans International
37 – 39 Rue de Vermont - C. P. 104 - 1211 Genève 20 - Suisse

Ou par courriel adressé à :
Manuel MENDOZA : manelmenpra chez yahoo.es
César HENRÍQUEZ : CHenriquez chez fms.it

Frère César HENRÍQUEZ

(Publié dans « Présence Mariste » n°254, janvier 2008)

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