La bienveillance, hier … Trois grands pédagogues bienveillants

Logo 182

COMENIUS : éveiller l’intérêt de l’élève - J.J. ROUSSEAU : laisser la liberté à l’enfant et l’amener à « s’instruire par lui-même » - A. S. Neill : « l’enfance c’est le temps du jeu et tout système communautaire qui ignore cette vérité est dans l’erreur » (Présence Mariste n°282, janvier 2015)

Voici quelques points forts de leurs réflexions sur l’école et la pédagogie.

Henri Pacalet

J. A. Kamensky (1592-1670), est né en Bohème.

Il est plus connu sous son nom latin COMENIUS, symbole des programmes d’échanges scolaires dans l’UE. Il est l’un des pionniers de la pédagogie moderne.

Comenius


L’enseignant doit éveiller l’intérêt de l’élève et pour cela il préconise l’utilisation de l’image  ; (Frère Antoine Vallet devait connaître Comenius !).
« Monde en images »
paru en 1654 a été traduit en toutes les langues européennes et sert de modèle pour toutes les encyclopédies à images en usage dans les écoles. Son second principe : apprendre en s’amusant, tout en respectant les règles du groupe-classe organisé comme une société miniature.

J. J. Rousseau (1712-1778), est né à Genève.

J J Rousseau

L’auteur de "l’Emile" (1762) rattache ses réflexions sur la pédagogie à l’ensemble de sa philosophie : l’homme est naturellement bon ; il faut donc laisser la liberté à l’enfant et l’amener à « s’instruire par lui-même ». Cette méthode active exige de la part du maître tout un art d’éveiller la curiosité sans en avoir l’air. Il imagine Emile curieux, vigoureux, adroit et heureux de vivre ; on dirait aujourd’hui que le maître doit s’attacher à une éducation globale qui développe : intelligence, sensibilité et habileté manuelle, le tout en harmonie avec la nature et une « liberté bien réglée ». Tout un programme !

A. S. Neill (1883-1983) est né en Ecosse.

A.S. Neill : « Libres enfants de Summerhill »

Il faut lire Libres enfants de Summerhill. La profession de foi de l’auteur est dans la croyance absolue que l’enfant n’est pas mauvais mais bon. À partir de ce postulat, Neill développe ses idées toujours confrontées avec le vécu de Summerhill, son école autogérée. Un principe essentiel, le jeu ; « l’enfance c’est le temps du jeu et tout système communautaire qui ignore cette vérité est dans l’erreur ». Pourtant, « chacun est libre de faire ce qu’il veut aussi longtemps qu’il n’empiète pas sur la liberté des autres ». Voilà la seule limite imposée. Tous les enfants de l’école doivent « avoir le droit de croître dans la liberté et le don de la liberté c’est l’amour ». Là, on est au cœur de la bienveillance qui fait grandir.

Pour conclure une recommandation transmise aux parents dans des écoles du Tibet : « Tu peux donner aux enfants ton amour, mais non tes idées. Tu peux enfanter leur corps, mais non leur âme. Tu peux essayer de devenir comme eux, mais tu ne peux exiger qu’ils deviennent comme toi, car la vie est PROJET et non-retour vers le passé ».

Henri Paccalet
(Publié dans « Présence Mariste » n°282, janvier 2015)

Dans la même rubrique…

Mots-clés

Articles liés

Revenir en haut