La bienveillance à l’œuvre chez une enseignante spécialisée

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Des enseignants le « Bourg-de-Péage, les Maristes » nous disent comment ils pratiquent la bienveillance avec leurs élèves - Une équipe d’enseignants a choisi d’évaluer les élèves avec une méthode nouvelle. (Présence Mariste n°282, janvier 2015)

En tant qu’enseignante spécialisée, la bienveillance est au cœur de mes préoccupations. Lorsqu’un élève m’est confié, il est important qu’il se sente soutenu, en sécurité, si je veux qu’il entre dans un apprentissage qui, pour l’instant, lui a échappé.

Le regard bienveillant commence par le postulat d’éducabilité : « Tu peux le faire, je crois en toi ». L’expérience de la réussite favorise la prise de confiance nécessaire pour apprendre. C’est cette expérience qu’il faut parfois vivre ou revivre en petit groupe avant de regagner le groupe classe, ce que permet le poste d’adaptation.

Le regard bienveillant, c’est être capable d’écouter l’élève avec empathie, sans le juger, afin de l’accompagner sur le chemin des apprentissages, en lui permettant d’emprunter une route parfois sinueuse pour atteindre les objectifs fixés.

Se sentir soutenu, en sécurité
Photo : Les Maristes Bourg-de-Péage

C’est favoriser la communication entre famille et école, pour que le jeune soit rassuré par une cohérence éducative et un cadre constructif. Cela permet de croiser les regards pour apporter des nuances à la perception de la personne. L’enfant est parfois bien différent de l’élève !
C’est expliquer, montrer la différence, mettre des mots pour comprendre : avoir peur de l’autre n’aide pas à entrer en relation.
C’est laisser le temps d’apprendre, d’essayer, de se tromper dans un climat de sécurité pour reprendre confiance en soi, en ses capacités.

Isabelle ANDRÉ

Et aussi dans les pratiques d’évaluation

Dans notre collège de Bourg de Péage, une équipe d’enseignants a choisi d’évaluer les élèves, non pas avec des notes chiffrées, mais avec un code en couleurs qui permet à l’élève et aux parents de suivre en détails les savoirs acquis et ceux qui sont à retravailler en priorité.

Effet de mode ? Utopie ? Ni l’un ni l’autre ! Nous avons, comme la majorité des adultes éducateurs, le souci de faire évoluer nos pratiques pédagogiques en tenant compte des recherches en psychologie et en neurosciences.

Louane, Romain, Jérémy et Jade, élèves délégués de 6e
Photo : Les Maristes Bourg-de-Péage

Evaluer, c’est d’abord reconnaître la valeur d’un travail ; c’est mettre en évidence tout ce qui est réussi : c’est ce que nous permet de faire le logiciel Sacoche que nous utilisons. Mais il faut aussi que l’élève puisse repérer les savoirs non acquis afin d’y porter une attention particulière, condition sine qua non de ses progrès.

C’est là que prend place tout le travail de remédiation ; là que le regard bienveillant de l’enseignant joue un rôle essentiel. C’est ce regard qui dit à un élève
« Certes tu n’as pas réussi, mais je sais que tu réussiras, avec mon aide, avec l’aide d’un camarade … et je te donne du temps pour cette démarche ».

Tout l’enjeu de cette évaluation sans notes chiffrées réside dans notre capacité à donner la chance d’une deuxième, voire d’une troisième évaluation, qui seule comptera, afin que l’élève apprenne « le savoir devenir ».

La bienveillance en éducation permet à l’élève de garder confiance en lui, lui donne l’envie et le courage de « Vingt fois sur le métier remettre son ouvrage, le polir sans cesse et le repolir ».
Et puis, être bienveillant envers un élève, c’est aussi lui apprendre à être bienveillant envers les autres. C’est lui donner un programme de vie.

Des enseignants de 6e et 5e
(Publié dans « Présence Mariste » n°282, janvier 2015)

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