DROIT, ENFANT : de quoi parle-t-on ?

Lorsqu’on parle des droits de l’enfant, en réalité, on parle des devoirs des parents et des éducateurs de l’enfant et de ses intérêts.

« Droit »

Lorsqu’on parle des droits de l’enfant, en réalité, on parle des devoirs des parents et des éducateurs de l’enfant et de ses intérêts.

Toutefois, en grandissant,
« l’enfant doit participer à son propre développement et assumer des responsabilités en rapport avec ses capacités. Il faut également lui faire comprendre ses devoirs envers les autres membres de la société. »

Jean-Paul II

« Enfant »

Le Christianisme puise évidemment dans la bible sa conception de l’enfant. D’une part, il est un être inachevé qui doit être fermement éduqué (Proverbes, 22,15 ; Éphésiens 4, 14…)  ; d’autre part il est le privilégié de Dieu. C’est pourquoi Yahvé choisit certains enfants comme ses messagers : Samuel (1 S. 1-3), David (1 S. 16, 1-13), Daniel (Dn. 13, 44-50).

Grandir implique toujours des droits et des devoirs

L’évangile de Luc développe les étapes de l’enfance de Jésus, nouveau-né dans la crèche, soumis à ses parents mais déjà mystérieusement indépendant d’eux (Lc. 2, 43-51). La prédication de Jésus est une invitation à revenir à l’état d’enfance pour accueillir le royaume nouveau.

Le christianisme antique garde cette vision ambivalente de l’enfance. Le Moyen-âge développe même une « véritable pastorale de l’enfance » (Pierre Riché) en prenant comme modèles le Christ enfant et les grands types bibliques comme Samuel. Le « sentiment » de l’enfance, c’est-à-dire la conscience de la spécificité enfantine, est déjà bien présent.
Néanmoins, entre la fin du Moyen-âge et le XVIIe siècle l’instauration du collège et de l’école de charité, ainsi que l’attention plus grande des familles à l’instruction et à l’éducation, annoncent une profonde évolution de ce sentiment conduisant à l’enfant-roi.

Paradoxalement, ce sentiment nouveau issu des familles et des Églises entraîne une prise en charge de l’enfance par l’État national au XIXe siècle, avant que les instances internationales ne définissent un droit des enfants, fortement inspiré des Lumières.

Tout enfant a droit à l’affection d’une mère

Le sentiment idéalisé de l’enfant, par définition innocent ou victime, en rupture avec une vision plus ambivalente de l’enfant véhiculée par le christianisme, se heurte aujourd’hui à la réalité d’une enfance anarchique et violente. Une nouvelle mutation du sentiment de l’enfance semble en gestation.

Pour sa part, l’Église catholique, en 1997 (« L’école catholique au seuil du 3e millénaire ») dénonçait une « crise des valeurs » de la société faisant de l’enfant la victime du désordre établi par la carence des familles, le neutralisme de l’école, le désordre socio – économique.

Frère André LANFREY


Notion de droit

  • Déclaration : ce n’est qu’un engagement moral, elle doit être seulement signée.
      Convention : traité juridiquement obligatoire pour les Etats qui la ratifient.

Seuls 2 pays n’ont pas ratifié la Convention de Droits des Enfants :

  • La Somalie (absence de structures gouvernementales)
  • Les Etats-Unis (application de la peine de mort aux mineurs dans certaines Etats)

La Convention en France

  • 26 janvier 1990 : signature
  • 7 août 1990 : ratification
  • 6 septembre 1990 : entrée en vigueur.

La France est le 2e pays européen à l’avoir ratifiée après la Suède.

(Publié dans « Présence Mariste » n°254, janvier 2008)

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