St-Etienne, Valbenoîte : Projet personnel : des mots pour le dire !

Le Directeur du Collège N.D. de Valbenoîte à St-Etienne nous parle de l’aide apportée aux élèves dans les choix qui conditionnent leur avenir. ( « Présence Mariste » n°244, juillet 2005)

Faire bon usage de son corps, éveiller son intelligence, développer les savoirs, grandir en spiritualité et humanité c’est la mission de ces lieux d’éducation mariste que sont l’école, le collège ou le lycée.

Mais l’établissement scolaire ne remplirait pas totalement son rôle s’il n’aidait pas le jeune à trouver sa voie, s’il ne l’aidait à élaborer son projet personnel en envisageant non seulement un choix de vie professionnelle et par là un choix de formation permettant d’y parvenir, mais aussi et surtout par delà des études et une profession, un vrai projet qui donne sens à sa vie.
Car une orientation professionnelle est fonction d’un projet de vie, à défaut on risque de subir sa vie plus que de la construire.

Pour aider le jeune à trouver sa voie, à prendre en charge son avenir et ainsi à mieux réussir sa vie, par de là les structures existantes chargées de conseiller un adolescent dans son choix, les établissements maristes s’efforcent, toujours dans la mesure de leurs ressources matérielles et surtout humaines à accompagner le jeune dans son parcours d’orientation.

Vue du Collège N.D. de Valbenoîte

C’est ce que veut nous montrer
le Directeur de Notre Dame de Valbenoîte
à St Etienne.

Le système scolaire prévoit de nombreux et importants dispositifs et des voies d’orientation à différents stades de la scolarité et les publications de l’Onisep sont remarquables par la richesse de leur contenu.
Mais cela suffit-il à la réussite de chaque élève ?

L’expérience, quant à elle, nous révèle que l’orientation d’un élève aura nettement plus de chance de réussir si elle fait l’objet d’une éducation à s’informer, à choisir, à s’ouvrir sur les autres et sur le monde extérieur.
Si le jeune se prend en charge et s’occupe de lui-même pour son avenir. S’il apprend à bien se connaître en se posant des questions sur ses capacités intellectuelles, ses capacités de travail et d’adaptation, ses intérêts professionnels, sur les valeurs auxquelles il croit…
Enfin, si le jeune est entouré d’adultes qui le stimulent, le mettent en confiance et l’encouragent.

Voici quelques extraits d’un entretien
avec trois jeunes de Terminale.

Romain : « C’est difficile de savoir quel métier choisir et par conséquent quelles études on va faire. On procède plutôt par élimination. On identifie plus facilement ce qu’on ne veut pas faire ».

Magali : « C’est plus facile d’identifier les parcours de formation que les métiers,… on a une connaissance restreinte de la réalité des métiers ».

Florence : « C’est vrai. Je sais depuis longtemps que je veux être professeur des Ecoles, mais c’est le stage de découverte en milieu professionnel qui m’a permis de voir ce qu’est vraiment le métier alors que ma mère est directrice d’Ecole ! »

Romain : « J’ai fait mon stage dans une imprimerie. Pour moi, cela a été la confirmation d’aller plus loin dans mon choix. Un ami à moi a fait l’expérience inverse : son stage lui a permis de découvrir que le métier qu’elle pensait préparer ne lui convient pas du tout. »

Prendre le temps de s’orienter

La discussion a mis en évidence que l’émergence et le développement du projet personnel ont besoin de temps. On ne choisit pas une filière d’études, un diplôme ou un métier comme on choisit un vêtement ou une destination de vacances…
Les rencontres d’information sur les formations, les diplômes, les études et les carrières, les forums sur les métiers, les salons de l’Etudiant, le Mondial de métiers, les opérations Portes Ouvertes, sont autant de manifestations que le jeune mettra à profit pour faire le point.

« La personne de chacun, dans ses besoins matériels et spirituels, est au centre de l’enseignement de Jésus : c’est pour cela que la promotion de la personne humaine est le but de l’école catholique. » (Le Pape Jean-Paul II)

Les moments de questionnement :
 "Est-ce que je suis vraiment fait pour cela ?
 Est-ce que je ne vais pas le regretter plus tard ?"

vont alterner avec des temps de bilan provisoire et de mise en perspective :
« Où en suis-je de mes choix pour l’an prochain ? »

Magali : « Au bout du compte, faire un choix c’est prendre une décision… On est satisfait et en même temps on est frustré, parce qu’on a renoncé à autre chose qu’on a peur de regretter ».

Du projet personnel au projet de vie.

Dans leur marche en avant pour leur avenir, les jeunes doivent pouvoir compter sur les adultes : parents, professeurs, éducateurs, connaissances, conseiller(-ère) d’orientation…
Magali insiste sur cette présence des adultes :
"C’est important qu’ils soient là dans les moments de doute et d’hésitation à certaines périodes cruciales de choix où on est véritablement sous pression."

Au 1er plan, des gauche à droite : Romain, Magali, Florence,
après l’oral de leur rapport de stages de jeunes

Peu à peu la question de l’orientation devient une affaire qui concerne le jeune au plus profond de lui-même.
Le projet devient personnel, il se transforme progressivement en projet de vie.
Magali :
"Je pense vraiment que c’est quelque chose qui a besoin de mûrir."
Florence :
« Soi-même on sent que l’on mûrit… »
Magali :
"Pour moi, chaque fois que j’ai dû faire des choix, en Troisième, en Seconde, et maintenant en Terminale, au bout d’un certain temps j’éprouve le sentiment que le choix que j’ai fait est le bon."

Ce sentiment ne serait-il pas le meilleur indicateur de la réussite de l’orientation ?

Arthur OBRINGER


(Publié dans « Présence Mariste » n°244, juillet 2005)

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