PM 278

Les colocations solidaires…une manière de vivre entraide et amitié

En septembre 2011, est apparue sur la colline de Fourvière, une nouvelle forme de colocation, à l’initiative des associations LAZARE et MARTHE & MARIE. Un projet simple ! Pour Lazare, proposer à des personnes ayant connu une situation de précarité de vivre en colocation avec de jeunes professionnels (ou étudiants). Pour Marthe & Marie, être en colocation solidaire avec trois femmes enceintes et quatre volontaires jeunes, professionnelles ou étudiantes.

Michel Catheland

Blandine DURAND, psychologue, et David, son mari, enseignant, assument la responsabilité des deux associations situées dans le même immeuble. Dans un vaste appartement, au 1er étage vivent des jeunes femmes et des bébés. En effet, l’association Marthe & Marie accueille des femmes enceintes sans logement ou dans une situation personnelle difficile.

Les étages suivants sont occupés par l’association Lazare. Au 2e, un appartement de femmes peut accueillir trois ou quatre femmes en situation de précarité, et quatre à cinq « volontaires », jeunes professionnelles ou étudiantes. Puis, au 3e étage, un appartement regroupe sept hommes : trois personnes en situation de précarité et quatre jeunes professionnels et étudiants. Un 2e appartement d’hommes se trouve au 4e étage avec sept colocataires.

Désir de réinsertion, adhésion forte au projet

Comment les SDF ou les femmes enceintes, ont connaissance de ces lieux d’accueil ?

Par les assistantes sociales, le bouche-à-oreille, ou via internet pour les femmes enceintes, nous précise Blandine. Il est important que les personnes en situation de précarité soient fortement désireuses de se réinsérer et d’adhérer au projet. L’objectif est de leur permettre de vivre dans un lieu paisible et bienveillant et de donner le « dernier coup de pouce » pour qu’elles puissent retrouver leur pleine autonomie.

Sur proposition des assistantes sociales et des associations, nous recevons préalablement une ou deux fois la personne susceptible de venir chez nous, puis nous nous donnons un temps de réflexion. Et si nous sommes d’accord de part et d’autre, nous signons une convention de partenariat. Quant aux « volontaires », c’est par un réseau de connaissances qu’ils ont été sollicités.

Volontaires et personnes accueillies, chacun paie sa quote-part. La dimension chrétienne des deux associations est très nettement affirmée. Chaque matin, nous précise Blandine, nous prenons un temps de prière et de louange avec les volontaires ; les personnes accueillies ne sont pas forcément chrétiennes, en revanche, si elles souhaitent venir prier avec nous, elles sont évidemment les bienvenues".

De beaux moments de partage, de fous rires et de services rendus
Photo Blandine Durand

Quel premier bilan, après deux ans de fonctionnement ?

David estime que l’expérience connaît « une évolution dans le bons sens ». Par exemple, cette femme, d’origine arménienne, qui ne connaissait pas un mot de français, qui l’a appris en un temps record, qui a vécu avec joie l’expérience de la colocation avant de la quitter pour épouser l’élu de son cœur… Ou encore cet homme, arrivé très replié sur lui-même, ne s’exprimant quasiment pas, plein d’angoisses diverses et qui s’est vraiment épanoui.

Lorsqu’on entre dans l’appartement « Marthe et Marie », on est agréablement surpris de voir que vivent en harmonie quatre jeunes femmes (2 jeunes-pro, 2 étudiantes), trois jeunes mamans et trois bébés ! Ici, de beaux moments de partage, de soins du bébé, de fous rires et de services rendus, sont le lot quotidien.

Comme dans les étages supérieurs, et grâce à la motivation des volontaires qui vivent ici une mission tout à fait compatible avec leur vie professionnelle (ou étudiante), c’est une ambiance bien agréable qui émane de ces appartements. La solitude est remplacée par l’esprit de groupe dans lequel chacun veille à maintenir bienveillance et amitié.

Michel CATHELAND
(Publié dans « Présence Mariste » n°278, janvier 2014)

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