Le souci des pauvres dans l’Eglise

« …La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres… » (« Présence Mariste » n°237, octobre 2003)

« …La bonne nouvelle est annoncée aux pauvres… »

Le Dieu de la Bible est celui qui fait le choix des petits et des pauvres :
« …Tout ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait… »

Depuis 2000 ans, ces paroles interpellent chaque génération chrétienne, chaque baptisé.

Dès les premières communautés chrétienne, naît le souci du partage, de la mise en commun, de la solidarité, de l’aide aux églises en difficulté ; le ministère de la diaconie (du service) se met en place.

Martin partageant son manteau, Vincent de Paul recueillant dans ses bras les enfants abandonnés, sont des figures qui nous parlent.

Une multitude d’Instituts religieux ont essayé de répondre aux multiples blessés de la vie : les prisonniers, les incurables, les fous, les enfants sans éducations, les filles abandonnées et exploitées…
« Les pauvres sont nos maîtres »

répétait Monsieur Vincent à ses Filles de la Charité.

La mission de l’Eglise

L’attention aux plus pauvres n’est pas l’apanage des Congrégations religieuses. Dès les années 1840, des laïcs s’engagent dans un très grand nombre d’œuvres de charité.
Il suffit de se rappeler le développement extraordinaire de la Société St Vincent de Paul sous l’inspiration de Frédéric Ozanam. Le Catholicisme social naît à travers de douloureux conflits.
La pauvreté, la misère ne sont pas vues uniquement sous l’angle individuel mais dans leurs dimensions sociales, politiques.

Avec l’Encyclique Rerum Novarum de Léon XIII en 1891, des horizons nouveaux s’ouvrent. Les institutions internationales interpellent gouvernants et individus… et l’Eglise, face aux nouveaux défis qui blessent l’humanité : la faim, les maladies, les handicaps, l’ignorance, les multiples formes d’exploitation, de violences, le sous-développement, le chômage, l’exclusion, l’immigration, la marginalité (SDF, sans papiers,…).

Le Concile Vatican II change radicalement le rapport au monde, l’approche des drames et des espoirs de notre humanité. Les chrétiens, s’ils n’ont pas le monopole de la charité, de la solidarité, savent qu’ils doivent être aux premières lignes des combats pour la dignité de l’homme.

C’est à cela que le Père Patrick Giros, a consacré sa vie. Il est à l’origine de l’association « Aux captifs la libération ». Jusqu’à sa mort survenue le 28 novembre 2002 il n’a cessé de s’occuper des « gens de la rue » et des prostituées au sein de l’association qu’il animait.

Ci-contre : le Père Patrick Giros
« Il m’a envoyé porté la Bonne Nouvelle aux pauvres et aux captifs la libération. » (Luc 4, 18).

Des témoins d’aujourd’hui

En France, les grands témoins, femmes et hommes de Dieu, l’Abbé Pierre et Emmaüs, les Filles de Mère Térésa, le Père WRESINSKI et le Quart-monde, Jean VANIER et l’Arche, Sr Emmanuelle… ne sont-ils pas celles et ceux qui au nom de leur passion pour le Christ servent leurs frères et sœurs en humanité ?

L’Eglise de France, par la voix de l’Episcopat, s’implique et implique tous ses mouvements à travers le CCFD (Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement), le Secours Catholique, tant et tant d’organismes sociaux engagés au nom de la foi et du message chrétiens. Elle dit une parole quand sont en jeu la justice et la dignité de la personne, de toute personne depuis sa conception jusqu’à sa mort.

Jean Paul II, à l’aube du troisième millénaire invite à une « nouvelle imagination de la charité » :
« Vous êtes le sel de la terre… »

Frère Henri VIGNAU

(Publié dans « Présence Mariste » n°237, octobre 2003)

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