L’œuvre mariste en Roumanie

Débuts de la fondation d’une communauté de frères maristes en Roumanie et les œuvres actuellement prises en charge (Présence Mariste N° 272, juillet 2012)

[marron]Circonstances de la fondation[/marron]

Répondant à l’invitation du XIXe Chapitre général, le Conseil général décida d’aller vers les pays de l’est de l’Europe. Après la Hongrie, on fait le choix de la Roumanie, car c’est une nation très pauvre, mais chrétienne, avec une majorité de chrétiens orthodoxes, seulement 6 % de catholiques, et avec une langue d’origine latine.

Trois Frères espagnols et un grec furent proposés pour participer à la fondation de la nouvelle communauté. Après quelques mois de connaissance mutuelle et d’apprentissage du roumain, le 28 avril 1998, les trois Frères espagnols arrivent à Bucarest.

Le centre saint Marcellin Champagnat où chacun se sent accueilli tel qu’il est

[marron]Quelle mission choisir ?[/marron]

Après un premier séjour à Bucarest et après avoir connu diverses réalités des jeunes et enfants, les membres de la communauté se répartirent entre diverses institutions travaillant avec des enfants de la rue pour connaître vraiment cette réalité qu’ils ignoraient.

Plusieurs tentatives de collaboration avec d’autres organismes ou œuvres d’Église furent tentées ; Caritas, par exemple. Deux Frères s’impliquèrent dans des activités avec des enfants de la rue. Mais cette expérience avec Caritas ne donna pas le résultat escompté.

Après de multiples efforts et voyant passer le temps sans une œuvre vraiment mariste parmi les enfants et les jeunes abandonnés, les Frères de la communauté, en accord avec les Supérieurs, optèrent pour la création d’une œuvre mariste afin de développer le charisme de notre Fondateur au milieu des enfants pauvres.

Chaque jour, nous nous sentions attirés un peu plus par un grand nombre d’enfants qui vivaient hors de leur famille. Certains n’avaient jamais connu leurs parents, d’autres avaient été abandonnés ou restaient seuls ; des enfants expulsés ou bien encore qui prenaient la décision d’abandonner le foyer familial.

Autour de la même table, Frère José Luis, éducatrices et jeunes du Centre

Face à cet ensemble de besoins et de situations difficiles, nous décidons de nous occuper de quelques-uns de ces enfants. La nouvelle Province « Ibérica » dont dépendent les deux communautés et toute l’œuvre mariste de Roumanie appuie ce projet. En dialogue avec le F. Provincial et son conseil, on opte pour la création d’une maison pour les enfants de la rue.

Pendant tout le temps de la planification et de la construction de la maison, à partir d’avril 2004, nous avons accueilli dans notre communauté un petit groupe de 8 enfants. Trois Frères et un laïc ont eu le souci de répondre à leurs besoins essentiels et d’établir un processus éducatif personnalisé qui les aide à devenir peu à peu des enfants et des jeunes, bien élevés.

[marron]Le centre « St Marcellin Champagnat »[/marron]

La construction de ce centre pour enfants de la rue est terminée en 2006. Il accueille aujourd’hui 32 enfants. Ce centre est composé de quatre maisons, de type familial accueillant chacune 8 enfants, garçons et filles, et d’une petite maison pour les Frères.

Chaque jour, les enfants vont à l’école ; l’après-midi, ils font leurs devoirs et apprennent leurs leçons, selon les possibilités de chacun, avec l’aide des éducateurs. On leur offre aussi quelques activités socioculturelles. Pendant les grandes vacances, ils vont passer quelques jours à la mer ou à la montagne. De jeunes Italiens ou Espagnols viennent chaque année passer 4 semaines avec les enfants. Ils organisent des jeux et autres activités intéressantes dont les enfants sont ravis.

Ainsi, chacun peut se sentir davantage en confiance et en sécurité et envisager un avenir meilleur. On essaie de reconnaître la valeur et les capacités de chaque enfant qui est aimé et accepté, tel qu’il est, comme s’il était dans sa famille.

[marron]Centre d’accueil de jour[/marron]

En 2006, à l’autre bout de la ville, a commencé à fonctionner aussi, d’une façon officielle, le centre d’accueil. Il reçoit actuellement une trentaine d’enfants, un groupe le matin et un autre l’après-midi. Les Frères, avec le soutien d’une dame et de quelques volontaires occasionnels, aident les enfants qui ne sont pas aidés chez eux et ne peuvent pas suivre facilement les cours à l’école.

Sans oublier, le respect de la tradition et de la culture du pays

Ces enfants passent quelques jours de vacances avec les autres. Ils restent dans leur famille, mais viennent tous les jours pour faire leurs devoirs, manger quelque chose, se laver parfois et jouer ou encore participer à des activités culturelles. C’est donc un travail de prévention très important pour éviter le décrochage scolaire.

Chaque année, tous les enfants de nos deux maisons se retrouvent à certaines grandes occasions, à Noël, à Pâques, pour la fête de saint Marcellin, afin de passer quelques moments agréables ensemble et remercier Dieu, la Vierge Marie et notre saint Fondateur.

[marron]Déjà, 14 ans de présence mariste en Roumanie ![/marron]

Pour ces quatorze années de présence à Bucarest, il est normal de rendre grâce à Dieu pour la mission mariste qui continue avec la protection divine, le dévouement des Frères et de leurs collaborateurs en faveur des plus petits et nécessiteux de la ville. Ainsi, les principes spirituels de saint Marcellin, la confiance en la Vierge Marie, le service des enfants et des adolescents, surtout de ceux qui sont abandonnés par leurs parents, animent vraiment chaque jour de ces éducateurs maristes. Ils essaient de mettre en pratique les valeurs de présence, simplicité, humilité, solidarité, esprit de famille et surtout l’amour envers tous les enfants et adolescents, sans aucune discrimination.

Le message de saint Marcellin et la mission confiée aux Frères ne concernent pas que les Frères travaillant avec les enfants, mais aussi tous les collaborateurs et ceux qui vont continuer le charisme de saint Marcellin dans le futur, ceux qui connaissent ou connaîtront notre mission, ceux qui aiment les enfants, adoptent nos principes et désirent offrir aux enfants une meilleure éducation et un avenir prometteur.

[marron]Comme une petite graine…[/marron]

Sans aucun doute, la présence mariste en Roumanie n’en est encore qu’à ses débuts et Dieu indiquera le chemin à parcourir. Nous avons pleine confiance en Marie, notre Bonne Mère, qui continue, comme toujours, à tout faire chez nous.

Le père Champagnat nous indique qui sont, aujourd’hui et ici, les « Jean-Baptiste Montagne ». Il nous est seulement demandé de travailler et de lutter pour rendre effectif le slogan du dernier Chapitre : « Avec Marie, partir en hâte vers une terre nouvelle ! »

Frère Georges VIDALIS
(Paru dans Présence Mariste N° 272, juillet 2012)

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