De l’appel vocationnel à l’appel missionnaire

Un frère évoque son cheminement : du premier appel à son engagement missionnaire

Mon appel à la vocation, dès mon jeune âge fut très simple. Dans notre famille, la foi chrétienne, les valeurs humaines, la prière mariale et le travail étaient importants. Chaque naissance, chaque baptême ou confirmation, chaque première communion était une nouvelle fête. Je suis le sixième de douze enfants !

Frère, par hasard !

J’ai connu les Frères quand l’un d’eux vint à la maison et me donna l’impression qu’il parlait notre allemand de la Volga ! (mes ancêtres sont allemands). Il me regarda et me demanda si je voulais être Frère, et je lui dis oui. Cette scène reste gravée en moi jusqu’à aujourd’hui. L’année suivante, je rentrais au juvénat pour bien apprendre l’espagnol. Après le Postulat et le noviciat, je fis ma première profession le 8 décembre 1960.

Frère Hilario Schwab avec un petit enfant à Kolkata (Bengladesh)

Ma formation initiale développa les valeurs chrétiennes et humaines de ma famille ainsi que l’idéal mariste : eucharistie, dévotion à Marie et au Fondateur, esprit de travail, sport, désir d’éduquer les enfants et les jeunes les plus déshérités comme le souhaitait Champagnat.

Approfondir sa vocation

J’ai fait surtout de l’enseignement jusqu’à ce qu’on me donne une mission de formation. Le contact avec ces jeunes en formation m’a aidé à grandir avec eux et à acquérir une expérience d’accompagnement personnel. J’ai vécu cette mission avec beaucoup d ‘intensité, de plénitude et de joie. L’un de ces jeunes est aujourd’hui Provincial !

L’invitation du Concile (sur la Vie Consacrée) et du Magistère à “repartir du Christ” (de Jean-Paul II), mais aussi l’appel des Chapitres Généraux à “l’audace et à l’espérance”, à “choisir la vie”, à “avoir un cœur nouveau pour un monde nouveau” et, avant cela, les invitations de Frère Basilio, tout cela m’a aidé à pressentir d’autres horizons. J’ai assisté au 20e Chapitre Général et j’ai acquis l’intime conviction que je devais prendre une décision plus radicale si je cherchais à donner vie à ces messages tout de suite car les documents seuls ont rarement changé quelque chose d’important dans ma vie.

Pour aller plus loin

Remué par l’exemple de certains Frères, j’ai accepté l’invitation Ad Gentes. En 2006, Davao fut le premier pas, puis en 2007, je commençais ma nouvelle mission au Bengladesh. J’ai pu surmonter la peur de prendre des risques, la peur de me tromper ou de regretter les sécurités acquises, la peur de ne pas savoir si le défi résistera au temps, et bien d’autres peurs encore. Aucune difficulté ne m’a été insurmontable !

Les frères Virgilio, Hilario, Mark, Marti et Michaël avec un groupe de jeunes au Bengladesh


Aujourd’hui, dans mes moments de paix, j’ai l’impression d’avoir reçu cette opportunité pour renaître dans cette nouvelle mission en Asie. Je m’aperçois que je ne suis plus le même et que quelque chose s’est approfondi en moi. Je le prends comme un cadeau de la Bonne Mère et de Saint Marcellin qui m’aident à centrer toujours plus ma vie sur le Seigneur pour le faire connaître et aimer par tant d’enfants et de jeunes qui, sur cette terre, le cherchent sans le savoir. Mon désir est de donner à ce projet Ad Gentes tout le temps, la santé et la grâce que le Seigneur, dans sa bonté, veut me donner encore. En cette année où je fête mes 50 ans de vie religieuse (noces d’or), je rends grâce au Seigneur.

Frère Hilario SCHWAB
(publié dans Présence Mariste N° 263, avril 2010)

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