D’appels en appels, itinéraire d’un séminariste

Olivier est séminariste à Lyon. Il a accepté de témoigner de son parcours spirituel et de son engagement. (« Présence Mariste » n°251, avril 2007)

Olivier, du diocèse de St Etienne, est séminariste à Lyon. Il a accepté de témoigner de son parcours spirituel et de son engagement.

Faire quelque chose pour l’Eglise

Ma foi chrétienne, je l’ai reçue de mes parents. Comme eux, j’étais catholique pratiquant, mais à 27 ans, cette foi commençait à montrer des signes de faiblesse. Un certain découragement s’était installé avec un sentiment que Dieu avait abandonné les siens. Malgré cela, il y avait le désir de vouloir « faire quelque chose » pour l’Église. Le désir d’annoncer le Christ dans un monde qui ne se préoccupe guère de lui. Mon idée était d’être catéchiste. Pour être en cohérence avec ce que j’aurais à annoncer, j’essayai d’obtenir une unité de vie que je n’avais pas.

L’Ecole de l’Evangile

A ce moment là, j’habitais un appartement seul. Cette solitude, pénible au début, favorisa les questions existentielles. Je m’étais investi comme pompier volontaire, cherchant à me donner. Mais cela ne suffisait pas, je ressentais un manque. Je participais à l’école de l’évangile : groupe de formation et de réflexion pour les jeunes du diocèse, ce fut pour moi comme un fil rouge dans ma quête spirituelle.

Vue générale du séminaire St-Irénée à Lyon

Ma mère, sentant que j’étais en recherche, m’invita à faire une neuvaine à Marie-qui-défait-les-nœuds. Nous sommes invités à présenter à Marie un nœud qui nous empêche d’aller vers son Fils. Une neuvaine ! Pour moi c’était un effort important à ce moment-là.

Une expérience déterminante

Et puis tout bascula. Lors de cette neuvaine, je fis une rencontre avec le Christ. J’ai expérimenté la grâce de sentir sa miséricorde pour moi et de m’en remettre à lui. Bien sûr ce n’était pas un son et lumière, mais j’ai senti sa présence, une présence réelle et aimante. J’ai senti à quel point il m’aimait personnellement, à travers ma faiblesse même.

Prendre les moyens de vivre une foi vivante fut à ce moment-là un élément déterminant. Je redécouvris les sacrements sous un jour nouveau : l’eucharistie quotidienne et le sacrement de réconciliation. Ce qui contribua le plus à donner une profondeur à ces réalités fut sans doute l’oraison quotidienne, moment de cœur à cœur avec le Christ.
Après cet événement, j’ai voulu changer de métier (j’étais électromécanicien) pour un métier comportant une dimension plus sociale. Je commençais à me renseigner pour devenir éducateur, avec un souci d’action morale auprès des jeunes.

L’appel à devenir prêtre

Mais peu à peu, une idée s’imposa dans la prière. Tel passage de l’Écriture écouté dans la liturgie, tel autre lu au cours d’une lectio divina, nombreux sont les éléments qui m’interpellaient. Je prenais conscience que s’il fallait des ouvriers pour la moisson, je pouvais aussi être personnellement concerné. Il fallait donc que je me pose en vérité la question d’un éventuel appel au sacerdoce ministériel.

Quelques séminaristes dans une activité manuelle

De même, l’appel de Jésus au célibat pour le Royaume (Mt 19,12) ne me laissa pas indifférent : il fallait tout donner. Bien sûr, l’engagement dans le célibat en vue du ministère était difficile à prendre, la redécouverte de la beauté du mariage m’a beaucoup aidé à me situer pour poser un choix le plus libre possible.

C’est un 15 août que je me suis décidé à franchir le pas, quelques mois après l’expérience décrite plus haut. Dès lors je me résolus de prendre les moyens pour devenir prêtre.

Olivier

(Publié dans « Présence Mariste » n°251, avril 2007)

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