De Cucaita à Valfleury…

Un père lazariste colombien en mission pastorale à Valfleury (Loire)

Frère André Villard a rencontré le Père German Nino, actuellement au service de Notre-Dame de Valfleury (42). Il fait partie de la congrégation des prêtres de saint Vincent de Paul (Lazaristes). Il évoque son parcours de missionnaire qui l’a conduit de Colombie en France.

Père German, parlez-nous de vos racines ?
Elles sont colombiennes. Je suis né dans le petit village de Cucaita, à 130 kms de Bogota. Mes parents vivent encore, ils étaient agriculteurs et transporteurs. Je suis le 4e enfant d’une fratrie de 5. Mes parents sont très croyants. J’ai fait mes études normalement. Et je suis rentré au lycée où j’ai choisi la branche science car j’envisageais d’être ingénieur des ponts et chaussées.

La flèche de l’église de Valfleury

Vous êtes prêtre Lazariste. Comment est venue votre vocation ?
Tout enfant, j’avais dans la tête d’être prêtre : je fabriquais des hosties avec des rondelles de carottes et j’enterrais les animaux comme on enterre des humains. Au lycée, je faisais partie d’un groupe d’aumônerie. Nous préparions des animations de messe et avions une formation spirituelle. Une Sœur venue nous parler de la vocation nous demanda d’écrire sur un papier ce que nous voulions faire plus tard et moi, intuitivement, j’écrivis « prêtre ».
J’étais en lien avec une communauté des Filles de la Charité fondée par saint Vincent de Paul, ainsi j’entrais au séminaire des Lazaristes à Medellin.

Comment s’est faite votre formation ?
Au séminaire, on nous formait bien sûr à la théologie : nous devions lire chaque jour, pendant une demi-heure, la Bible, en continu.
Le Supérieur nous motivait aussi à l’étude de la philosophie. Et pour renforcer la vocation, nous faisions des stages missionnaires dans la brousse. Puis, je suis venu en France où j’ai appris le français à l’école des langues de Vichy.
À Paris au séminaire des Lazaristes, j’ai parfait ma formation théologique et spirituelle. J’ai été ordonné prêtre, chez moi, le 15 août 1998. Pour ma première messe, je me souviens qu’il y avait 2 000 personnes.

Pour votre mission, vous avez été envoyé en France ?
En effet, en 1998, j’ai été nommé à Limoux en communauté avec deux confrères. J’avais la charge pastorale d’un village. En 2001, dans les Landes, le pays de saint Vincent de Paul, j’étais responsable des aumôneries d’un lycée et du Secours Catholique.
En 2008, je suis retourné à Paris pour reprendre ma thèse de doctorat et approfondir l’exégèse, ce que je continue aujourd’hui personnellement.
Monseigneur Lebrun, Évêque de Saint-Étienne, désirait remettre une communauté de Pères Lazaristes à Valfleury. J’ai donc rejoint ce lieu marial cher aux Ligériens avec un Père et un Frère plus âgés en septembre 2008.

Intérieur de l’église avec la statue de la Vierge

Quelle est votre mission spécifique à Valfleury ?
Je ne m’occupe pas directement du pèlerinage. J’assure une aide pastorale à la paroisse Saint-Ennemond-en-Gier (Saint-Chamond) et à la demande de Monseigneur Lebrun, je suis aumônier des gens du voyage pour le diocèse. Je rencontre ainsi manouches, yannish, … pour les accompagner dans leur formation de chrétiens, dans les sacrements, dans la prière.

Si vous aviez à définir la spiritualité lazariste ?
Saint Vincent de Paul a insisté beaucoup sur deux aspects de la mission : « évangéliser les pauvres » et la formation du clergé.
Je terminerai volontiers par cette citation du prophète Michée (6, 8) : « On t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que Yahvé réclame de toi : rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer avec tendresse et de marcher humblement avec ton Dieu. »

Interview recueillie par
Frère André VILLARD
(paru dans Présence Mariste, N° 260, juillet 2009)

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