Quand l’éducateur est éveilleur !

Et le bémol !

[bleu] Et le bémol !
J’ai toujours dans l’oreille, même après de longues années, cette apostrophe sévère qui me fut adressée lors d’une leçon de piano.
J’étais dans un petit salon, déchiffrant péniblement une page de la Méthode rose. Dans la pièce voisine, Frère J. se livrait à ses occupations ordinaires, mais toujours en prêtant attention aux exercices de ses élèves, à côté…

Je dois aux Frères maristes mon éveil artistique, et particulièrement mon goût pour la poésie et l’expression théâtrale, pour la musique et pour la peinture.

Chaque fin de semaine donnait lieu à une lecture solennelle des notes scolaires, avec un cérémonial impressionnant. Mais c’était aussi l’occasion, pour l’un ou l’autre d’entre nous, d’exprimer ses talents, en déclamant devant tous le monologue d’Harpagon dans l’Avare de Molière, une fable de La Fontaine ou une poésie de Victor Hugo.

Quand une musique vous enchante

Le chant tenait évidemment une grande place dans cette formation, le chant choral et le chant liturgique. Quoi de mieux pour se mettre à l’unisson avec les autres ? J’ai pris le goût de la musique dans ces soirées dites « d’études libres » et je puis dire encore avec assez de précision le moment et le lieu où j’ai découvert España de Chabrier, la Danse macabre de Saint-Saëns, la Symphonie du Nouveau Monde de Dvorjak ou la Cinquième symphonie de Beethoven.

L’un de mes morceaux préférés était la Pavane pour une Infante défunte de Ravel. Et comme était accroché au mur le portrait d’une Infante de Vélasquez mon esprit s’évadait dans de longues rêveries…

Bernard FAURIE
(paru dans Présence Mariste N° 264, Juillet 2010)

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