UNE RÉPONSE À DES BESOINS
Depuis 5 ans, nous sommes à Karçag, dans une école primaire, avec des élèves de 6 à 14 ans. La majorité des élèves est issue de familles pauvres. 80 % sont gitans ; ils entrent difficilement en relation avec les autres. Les préjugés raciaux restent forts. Souvent le niveau social des familles est bas et l’éducation des enfants n’est pas une priorité.
Du fait que nous, les Frères Maristes, nous tenons un centre ouvert à Esztergom, nous bénéficions d’une reconnaissance au niveau national, et nous avons pu faire quelque chose de semblable à Karçag. F. Pere Català, avec l’aide d’Erika et d’autres éducatrices, a écrit le projet de la Tanoda. Des fonds européens : 30 millions de forints, soit 100.000 euros, pour 2 ans ont été obtenus. Ainsi la viabilité du centre est rendue possible. Toutes les dépenses sont couvertes : 3 éducateurs à temps plein ; un pour les fins de semaines ; le personnel de service ; l’administration ; le secrétariat ; le fonctionnement, etc. Le centre bénéficie d’autres apports, notamment par la FMSI.
CROISSANCE DE L’ESTIME DE SOI
Notre objectif : aider les garçons et les filles qui ne trouvent pas dans leur famille ou à l’école l’appui suffisant pour étudier. La principale activité est le soutien scolaire. Les élèves sont répartis en 3 groupes, selon l’âge : les classes de cinquième à huitième années (10-14 ans) sont 45. Une douzaine d’anciens élèves viennent également : ceux-ci commencent dès 14 h 00. Les activités se terminent à 18 h 30. Les enfants manifestent leur goût pour les études, et ils font leurs devoirs. Après le goûter, un moment plus libre avec console jeux vidéo, baby-foot, ping-pong, jeux de société… Ils disposent d’ordinateurs, d’ateliers de peinture et d’arts plastiques, de guitares. Enfin, par petits groupes ou à tour de rôle, ils préparent des gâteaux délicieux que le grand groupe déguste avec plaisir. Tout cela exige une bonne organisation et nécessite des locaux, du matériel, des personnes… Des professeurs de l’école mariste sont volontaires pour donner des cours particuliers ou préparer aux examens.
Les anciens élèves qui reviennent voient leurs notes s’améliorer ; ils apprécient de se voir félicités en public par leurs professeurs. Inutile de dire que l’estime de soi grandit et que les chances de terminer les études avec succès se multiplient.
Si nous demandions aux enfants ce qu’ils ont le plus apprécié, ils diraient : la sortie à Budapest, le voyage sur le Danube, le cirque. D’autres souligneraient le football du samedi, la pièce de théâtre de Noël. Le succès de la tanoda réside précisément en ceci : la combinaison harmonieuse d’activités scolaires, et d’autres plus ludiques pour les jeunes. Personne ne les oblige, les élèves continuent de venir jour après jour à la tanoda et grandissent comme personnes, presque sans qu’ils s’en aperçoivent, parvenant à bénéficier de conditions semblables à celles des autres enfants de leur âge.