Atelier artistique : « peau de terre, peau de faire »

Artistes en herbe (Présence mariste n°256, juin 2008)

Première ébauche des masques
Voilà un titre d’article bien énigmatique ! Vous aurez vite compris. Merci à Mme Marie Françoise PAILHÈS, professeur d’arts plastiques de nous avoir fait part de ce projet original, vécu par une vingtaine d’élèves de 5e du collège mariste St Louis du Cheylard (07).

Un projet ambitieux
Il s’agit de l’élaboration d’une installation [1] collective en céramique, prévue à « l’Arche des Métiers » du 2 au 6 juin 2008, dans la ville même du Cheylard. Le vernissage ayant lieu le 4 juin à 18 h 30.
Dans le cadre d’un atelier artistique financé par la D.R.A.C, le Conseil Général, le rectorat, l’A.P.E.L et l’O.G.E.C pour l’année 2007/2008.

Sa genèse…
Au cours de l’année 2006-2007, deux élèves de 5e et de 4e avaient recours à la céramique dans les travaux qu’elles me rendaient. Elles travaillaient avec une potière à l’extérieur du collège pendant les vacances.
J’ai constaté que ce travail à partir de la terre glaise intéressait les autres élèves qui admiraient leurs réalisations.
D’après moi, seul un « atelier artistique » fournirait un volume horaire plus important et pourrait dégager un financement pour faire venir des artistes. Il ne me restait plus qu’à… monter un dossier qui sera accepté… huit mois après !
Un calendrier fut donc établi : de février à juin 2008, une journée complète par mois serait consacrée à cet atelier.

Objectifs poursuivis
 Le premier est d’effectuer un travail de recherche sur la notion de « point de vue », susciter un déplacement du spectateur pour découvrir l’œuvre qui s’offrira au visiteur de façon différente d’un point à un autre.
 Le second : créer un événement culturel, en associant artistes, enseignants, élèves, à « l’Arche des Métiers », véritable vecteur entre jeunes et adultes.

Réalisation du projet en plusieurs étapes
À l’heure actuelle (fin mars 2008), plusieurs phases ont déjà été réalisées avec les élèves :

  • Le 1er février 2008 : présentation de la céramique par diapositives ; démarches personnelles de M. et Mme SIMON visionnées à partir d’un CD ; découverte de Félice VARINI, artiste qui travaille la notion de point de vue, grâce à une cassette vidéo.
  • Le 8 février 2008 : visite à « l’Arche des Métiers » avec les céramistes et les élèves pour « s’imprégner » du lieu de l’installation.
    Après concertation, représentation d’une tête en volume par modelage en terre glaise par chaque élève, mise en place de châssis sur les tables autour de chaque tête pour procéder au moulage en plâtre ; enfin, moulage en vue d’obtenir, par la suite, d’autres têtes plus nombreuses à partir de ce moule.
    M. Simon lors d’une séance de travail avec les jeunes
  • Le 21 mars 2008 : façonnage de 150 visages entre 18 et 28 centimètres environ de hauteur. Du côté de l’endroit, chaque visage a un aspect convexe alors qu’à l’arrière, l’aspect du visage est concave et offre une autre lecture grâce au creux. Un engobe [2] blanc ou coloré sera déposé sur chacune des faces. Il restera alors à faire cuire tous ces visages aux expressions différentes et à étudier la façon de tous les disposer.
    Point de vue d’un élève sur cette expérience
    « On s’exprime gestuellement grâce à la céramique et on découvre le monde de la poterie. Les intervenants nous transmettent leur passion. On s’applique pour donner à voir ce qu’on a appris. »

    Des jeunes pleinement acteurs…
    L’élève est vraiment acteur à part entière dans la conduite de ce projet. Il doit mettre en œuvre toutes les opérations nécessaires jusqu’à l’aboutissement de la démarche de questionnement sur la notion étudiée ; sans oublier l’élaboration du carton d’invitation pour le vernissage ; et être présent lors du vernissage pour expliquer et transmettre leur recherche commune et précise.
    L’installation durera une petite semaine, puis chaque élève récupèrera sa production.

    Marie-Françoise PAILHES
    (paru dans Présence mariste n°256, juin 2008)

[1Installation : Disposition de matériaux et éléments divers ; œuvre ainsi obtenue. Une installation collective est une réalisation composée de plusieurs éléments disposés dans un lieu, pensée collectivement, en concertation, pour constituer l’œuvre qui réagit dans ce lieu et interpelle

[2Un engobe : pâte servant à engober. L’engobage consistant à recouvrir une pièce de céramique d’une couche de matière terreuse pour masquer la couleur de la pâte

Dans la même rubrique…

Mots-clés

Articles liés

Revenir en haut