Quelques extraits du livre " PLAIDOYER POUR L’ALTRUISME " de Matthieu RICARD
« L’altruisme est souvent présenté comme une valeur morale suprême, aussi bien dans les sociétés religieuses que laïques. Pourtant, il n’aurait guère de place dans un monde entièrement régi par la compétition et l’individualisme.
Certains s’insurgent même contre le « diktat de l’altruisme », qu’ils perçoivent comme une exigence de sacrifice, et prônent les vertus de l’égoïsme.
Or, dans le monde contemporain, l’altruisme est plus que jamais une nécessité, voire une urgence. Il est aussi une manifestation naturelle de la bonté humaine, dont nous avons tous le potentiel, en dépit des motivations multiples, souvent égoïstes, qui traversent et parfois dominent nos esprits ».
« Le bénévolat, c’est de l’altruisme puisque c’est respecter et s’occuper de l’autre, alter en latin ».
« Parmi les autres modalités de l’altruisme, la BIENVEILLANCE, issue du latin BÉNÉVOLE, vouloir le bien de l’autre, est une disposition favorable envers autrui, accompagnée d’une volonté de passer à l’acte ».
« Le bénévolat et l’altruisme peuvent être pratiqués à tous âges :
Confucius disait : « si vous m’enseignez quelque chose, je l’oublierai ; si vous me montrez quelque chose, je m’en souviendrai peut être ; si vous me faites faire quelque chose, je l’assimilerai ».
« N’oublions pas les vers du moine bouddhiste Shantideva :
Puissé-je être un protecteur pour les abandonnés, un guide pour ceux qui cheminent,
Un vaisseau, une barque, un pont pour ceux qui veulent se rendre sur l’autre rive.
Puissé-je être une île pour ceux qui ont besoin de faire escale,
Une lampe pour ceux qui ont besoin de lumière,
Un lit pour ceux qui veulent se reposer,
Un serviteur pour ceux qui ont besoin d’être servis,
Puissé-je être la pierre miraculeuse, le vase au grand trésor,
La formule magique, le remède universel,
L’arbre qui comble les souhaits, la vache au pis intarissable !
Comme la terre et les autres éléments qui servent aux mille usages
Des êtres innombrables, dans tout l’espace infini,
Puissé-je, de mille façons, être utile aux êtres qui peuplent cet espace,
Aussi longtemps qu’ils ne seront pas tous libérés de la souffrance !