[bleu]
Historiquement, l’hébergement d’urgence fut la première mission du Foyer.
[rouge]« Le Foyer, c’est une porte qui s’ouvre, une main tendue, un refuge »[/rouge], disait Gabriel Rosset. Il définissait encore le Foyer comme [rouge]« une oasis de chaleur humaine dans la ville anonyme de la nuit. »[/rouge] Des centaines de passagers sont accueillis désormais chaque soir au centre Gabriel Rosset dans le 7e arrondissement de Lyon, à l’Auberge des Familles, dans le quartier de Gerland ou au Foyer à Villefranche-sur-Saône. Comme les onze premiers qui se présentèrent au soir du 23 décembre 1950 au 3, Rue Dumoulin, il y a 60 ans, ils sont à la recherche d’un repas chaud, d’une douche vivifiante, d’un lit et d’un toit pour oublier quelques heures durant leur difficile existence… et, en prime, sans doute espèrent-ils le sourire ou le geste de compassion du salarié ou du bénévole qui va les accueillir.
Quotidiennement, le Foyer accueille 190 personnes au Centre Gabriel Rosset, 3, Rue du Père Chevrier tandis que l’Auberge des Familles reçoit au 122, Rue de Gerland, une petite quarantaine de couples avec ou sans enfants tandis que, rue Robert Schumann, à Villefranche-sur-Saône, une vingtaine de passagers peuvent trouver un toit pour la nuit… voire une niche pour leur chien, ce fidèle compagnon d’infortune.
Durant les cinq mois de la période hivernale 2008-2009, (les statistiques 2009-2010 ne sont pas encore connues) ce sont 383 places qui furent ainsi mobilisées par le Foyer. Tout au long de l’hiver, 1915 personnes, de toutes origines, de toutes nationalités furent hébergées dans les trois centres. L’année 2009, du fait de la crise qui secoue notre société, a vu croître la demande d’hébergement d’urgence de manière exponentielle (+ 35% sur l’année). Certains jours, le numéro de veille téléphonique 115 a pu recevoir jusqu’à 800 appels.
Mais au-delà de la statistique, du fonctionnement des structures, de la gestion quotidienne des centres d’hébergement d’urgence, ce sont toutes ces femmes et tous ces hommes, défaits par la vie et que submerge parfois la souffrance qui, seuls, importent. En juillet 1958, dans le n°17 de l’Arche, Gabriel Rosset écrivait : [rouge]« Je remarque seulement que le déracinement social est souvent un déracinement de l’amour »[/rouge].
L’observation est intemporelle, elle demeure pleinement d’actualité. Elle implique perpétuellement de relever de nouveaux défis.
En visite au Foyer, le 10 mai 2009, Frère Téofilo Minga (mariste) écrit : « Gabriel Rosset était un homme d’une grande dévotion à Marie : quand beaucoup de ses amis soulignaient le caractère laïc de l’œuvre qui était sur le point de naître à Noël 1950, il insista et, en fait, il imposa que l’œuvre soit placée sous la protection de Marie. D’où le nom : Foyer Notre-Dame des Sans-abri. Cela n’empêche pas que le Foyer soit ouvert aux gens de toutes les confessions. Tous doivent y être accueillis. »
Michel CATHELAND,
Bénévole au Foyer
(paru dans Présence Mariste N° 265, octobre 2010)
[/bleu]