Depuis octobre 2006, fonctionne dans la maison de la communauté à Athènes, le Centre d’apprentissage du grec pour des étrangers. Ils viennent chez nous apprendre le grec pour mieux s’intégrer dans le pays, améliorer leurs conditions de travail et de vie et faciliter leur mise en règle avec les autorités grecques.
Actuellement et malgré la crise économique, nous avons plus de 100 candidats, originaires de 35 pays différents. Les cours sont donnés gratuitement. Les lieux de travail et l’environnement sont agréables, propres : un petit oasis dans leur vie. Ils sont accueillis avec le sourire, comme des frères. Tout de suite un climat de confiance et d’amitié se crée entre nous : nous sommes les amis qui les aidons à dépasser un cap difficile. Dans « les classes », un climat de famille, de fraternité et d’amitié rend le travail agréable et fructueux.
Pour créer des liens humains plus solides, nous organisons à Noël une fête avec célébration religieuse et partage de mets et gâteaux apportés par eux et par nous, sans oublier le cadeau de Noël offert par la communauté. Avant Pâques, nous méditons la passion du Christ et à la fin des cours, nous célébrons sa résurrection. Presque tous y participent. J’entends encore la réflexion d’un musulman pakistanais : « Vous, vous m’avez accueilli tel que je suis. Et moi, pourquoi ne pas assister à une célébration chrétienne proposée par vous ? »
Les cours ont donc lieu dans la résidence des Frères où ils sont accueillis à bras ouverts dans un lieu de paix et de sérénité : un baume et un remède pour les blessures encore ouvertes du déracinement et de l’exode, et un lieu de vie agréable et bénéfique, différent de celui du monde exploiteur, intéressé et cruel.
Les leçons commencent au mois d’octobre et se terminent à la mi-mai. Les lundis et les jeudis de 18 h à 20 h, nous sommes là pour les accueillir avec le sourire et partager avec eux notre temps et nos capacités intellectuelles et humaines. Pour la plupart, ils viennent tout de suite après leur travail matinal. Que dire à cet ouvrier en bâtiment qui travaillait près de Delphes, à 150 km environ d’Athènes, qui me demandait pardon pour être venu en retard ? Le travail bien fait prépare certains à des examens officiels. À la clôture nous distribuons à tous une attestation de scolarité, bien utile pour régler leurs papiers.
Frères et laïcs, nous travaillons en communion, faisant le bien sans bruit, si bien que cette œuvre sociale mariste passe inaperçue et même inconnue par beaucoup. Peu importe. Ce qui nous réjouit, c’est le visage heureux et plein de gratitude de nos « élèves » exprimant leur reconnaissance. Et nous, nous disons un grand merci à ces amis pour l’enrichissement apporté, le bon exemple, le sourire et leur chaude poignée de main et à ces dames que nous voyons se transformer, puis nous quitter pour revenir, une année après, nous présenter, toutes fières, leur enfant.
Une belle famille aux dimensions universelles !