Nous avons posé trois questions à Norbert Sirot, Président d’AMOS 42, association regroupant l’ensemble des maîtres d’ouvrages sociaux (logements principalement) et Directeur de l’Office Public de l’Habitat de l’Ondaine.
Présence mariste : Comment peut-on caractériser aujourd’hui la sociologie des locataires ou des demandeurs de logements du parc HLM de la région stéphanoise ?
Norbert Sirot : La plupart des locataires potentiels ou en place ont des revenus modestes ou très modestes. Si on constate un recul de la population, on note cependant une augmentation du nombre de ménages, due aux phénomènes sociétaux (séparations, allongement de la durée de vie, décohabitation…) et donc une diversité de profils.
Les familles « classiques » sont sous-représentées dans les communes urbaines et les communes de couronne. Leur nombre y est en diminution. Elles ne représentent plus que 3 ménages sur 10 dans l’agglomération. Les familles monoparentales et les jeunes ménages qui correspondent à des populations souvent plus fragiles avec des attentes résidentielles particulières sont, quant à elles, surreprésentés dans les centres urbains de l’agglomération.
D’une manière générale, on constate donc un appauvrissement mais aussi un vieillissement de la population sur l’agglomération (phénomène identique, au niveau national, sur des agglos comparables).
PM : Face à ce constat d’une évolution de la population en HLM et de demandeurs en plus grande difficulté, notamment financière, quelles sont les réponses adoptées ?
NS : Tout d’abord, il faut être réaliste. La période de construction d’ensembles est derrière nous. Pour coller aux évolutions mentionnées ci-avant, le constat nous impose d’abord de remettre à niveau le parc existant, à savoir :
- Adapter l’accueil des parties communes des immeubles pour un meilleur « vivre ensemble », par ascensorisation notamment, du parc existant.
- Améliorer la qualité des logements, dans le but de permettre aux résidents de rester le plus longtemps possible dans leur domicile : adaptation des douches, déplacement des interrupteurs pour être accessibles aux personnes en difficulté, travail en amont avec les ergothérapeutes.
- Conserver quelques grands logements pour familles nombreuses.
- Programmer, construire avec le locataire pour réaliser au cas par cas ; dans ce sens un accord collectif départemental a été signé par les organismes ligériens avec l’État pour répondre aux situations les plus délicates et pouvoir loger plus de familles issues du fichier départemental qui liste les familles les plus en difficulté.
Avant la réalisation du projet, les gens étaient perplexes, voire méfiants… On peut constater aujourd’hui, une bonne intégration de l’établissement et de ses résidents.
Les créations d’emploi, la proximité des commerces ont eu un effet bénéfique sur la vie économique locale.