
Il s’agit ici de donner quelques échos de ce café-philo et non pas d’en faire un compte-rendu exhaustif. Vu le temps imparti (environ 50 minutes) et la nature de l’exercice, il n’y a pas eu vraiment de débat ; mais plutôt l’expression de divers points de vue sur le thème proposé. Comme les participants n’étaient pas au courant du sujet qui serait abordé, les interventions successives étaient plutôt spontanées. Le résultat de l’exercice m’a semblé ressembler davantage à un patchwork qu’à un tableau bien organisé ; avec l’impression, cependant, que les divers aspects du thème avaient bien été évoqués.
Parle-t-on du « bien commun » ou des « biens communs » ? Nécessité de définir les deux termes de l’expression : d’une part « le bien » et d’autre part « commun ».
Le « bien » : c’est le contraire du mal. Il est plutôt de l’ordre du désir personnel. Pour parvenir au « bien » et savoir ce que c’est, il faut, la plupart du temps, avoir fait des erreurs.
Ce qui est « commun » est vu comme profitant à tous.
Quant à la notion de « bien commun », l’un affirme qu’il n’existe pas ; pour d’autres, c’est un objectif à poursuivre ; c’est quelque chose qui permet le bonheur de tous, si chacun possède des biens matériels suffisants pour vivre ; c’est encore une sorte d’idéal à atteindre. Par ailleurs, il ne faut pas confondre « bien commun » et « intérêt général ».

Ont été évoqués : des biens matériels, tels que la planète terre, l’électricité ; mais aussi des biens immatériels : des façons de vivre, les religions, l’éducation, la culture, la liberté qui permet d’avoir accès à ces biens. C’est aussi « notre maison commune ».
Comment articuler la notion de « bien commun » et celle de « propriété » individuelle ou de groupe ? Pourquoi l’appropriation de « biens communs » par quelques-uns ? Comment faire fonctionner, au sujet du bien commun, le paradoxe d’égalité et de liberté ? Ce qui est considéré comme « bien commun » par un groupe donné ne l’est pas forcément par un autre.
Autres points seulement évoqués, mais très importants : sauvegarde, protection, accroissement du ou des biens communs. Également, celui de la responsabilité : celle des hommes politiques, mais pas seulement.

Une dernière réflexion entendue « une seule personne ne peut disposer ou décréter le bien commun » révèle bien la complexité du thème abordé et donc la nécessité d’en débattre à plusieurs et dans tous les domaines qui constituent la vie en société. Le but de ces cafés-philo est sans doute avant tout de permettre aux participants de se poser des questions, d’oser balbutier des réponses, de confronter les points de vue ; d’acquérir ainsi la conviction qu’il faut toujours être en questionnement. C’est en tout cas, ce que je retiens personnellement de cette rencontre ; et j’imagine ne pas être le seul.