Dès l’introduction de son encyclique, François lance un appel :
“Le défi urgent de sauvegarder notre maison commune inclut la préoccupation d’unir toute la famille humaine dans la recherche d’un développement durable et intégral”, ce qui appelle “une conversion qui nous unisse tous”. Il en conclut qu’il faut une solidarité universelle.
Dès le départ, il souligne les lignes de force de l’encyclique, dont :
“l’intime relation entre les pauvres et la fragilité de la planète ; la conviction que tout est lié ; la critique du nouveau paradigme qui dérive de la technologie ; la valeur propre de chaque créature ; la grave responsabilité du politique ; la culture du déchet ; la proposition d’un nouveau style de vie”.
L’essentiel est déjà dit.
Particulièrement prégnante me semble être la relation entre la fragilité des pauvres et celle de la planète. Se référant à François d’Assise, le Pape
“croit que François est l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale. En lui, on voit jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure”.
Si nous entrons dans le détail, François remarque que “les pires conséquences du réchauffement du climat retomberont sur les pays en développement” où beaucoup seront obligés d’émigrer dans l’indifférence. Avec l’émigration pour fuir la guerre, la misère, celle pour fuir la désertification et les conséquences du réchauffement.
Le Pape constate que l’inégalité planétaire entraîne “la mort prématurée de beaucoup de pauvres qui sont un simple dommage collatéral”.
S’agissant des efforts à faire pour limiter le réchauffement, François s’engage fermement en disant qu’il n’est pas question
“d’imposer aux pays de moindres ressources de lourds engagements de réduction d’émission. Les pays pauvres doivent avoir pour priorité l’éradication de la misère et le développement”.
Il faudra donc aider ces pays à réussir leur transition énergétique. C’était tout l’objet du débat à la COP 21 pour dégager chaque année cent milliards du Sud vers le Nord. La décision a été prise. Il reste à l’appliquer chaque année.
Analysant les causes de ce qui nous arrive, François constate que :
“le principe de maximisation du gain est une distorsion conceptuelle de l’économie”.
Il regrette qu’après la crise de 2008, le système bancaire n’ait pas été vraiment réformé.
Il interpelle les gens du Nord que nous sommes. Il faut
“que les coûts économiques et sociaux de l’usage des ressources naturelles soient entièrement supportés par ceux qui en jouissent et non par les autres ou par les générations futures”.
Pour cela, il propose de “ralentir dans certaines parties du monde le rythme de production et de consommation” et il ose parler de la nécessité dans ce monde-là “d’une certaine décroissance”.
Concluons en disant que pour François,
“l’Espérance nous invite à reconnaître qu’il y a toujours une voie de sortie… Cependant des symptômes d’un point de rupture semblent s’observer”.
Il est temps d’agir car “l’humanité a déçu l’attente divine”.