Le téléphone portable peut compter jusqu’à 1 500 pièces constituées de plus de 60 matières premières. Le cuivre, le cobalt, l’or ou le tantale, métaux précieux essentiels à la fabrication de ces appareils sont en grande partie extraits en Afrique et en Amérique du Sud. Sans ces matières premières, pas de progrès technologique, donc pas de caméras digitales, ni de téléphones ni d’ordinateurs portables…
L’extraction est faite par des multinationales qui souvent ne respectent pas le droit de la population locale en matière de santé, de droit du travail, d’environnement, etc. Les richesses naturelles sont pillées. Pas de véritable contrepartie économique pour le pays et à ses habitants. L’extraction et le commerce sont souvent source de conflits ethniques notamment au Congo. Ce pillage est fait au profit de bandes armées et d’intérêts étrangers et rien ne profite aux gens sur place !
La vie d’un téléphone portable en 5 points
- Fabrication et montage
Plus de la moitié des téléphones portables vendus dans le monde sont fabriqués en Chine. Ouvriers et ouvrières travaillent dans des conditions déplorables, pour un salaire qui ne leur permet pas de sortir de la pauvreté. Leur fabrication a des conséquences néfastes pour l’environnement. Lors de la production, des quantités significatives de substances toxiques sont émises et ont des impacts sur l’air, l’eau et le sol.
- Distribution
Il y a plusieurs intervenants entre l’usine et le magasin où s’achète le téléphone mobile. Essayez de remonter toute la chaîne de production du téléphone portable !
- Utilisation
L’utilisation par le client ne dépasse pas en moyenne une année. En Suisse, plus de 8 millions de téléphones portables sont inutilisés et une grande partie dort dans les tiroirs, car seulement 15 % sont recyclés.
Un moindre mal : le recyclage
C’est l’étape finale. Le téléphone est traité afin de respecter l’environnement. Le 80 % des déchets électroniques collectés dans le monde sont exportés vers le Pakistan, l’Inde ou la Chine. Environ 40 % des composants d’un téléphone peuvent être recyclés et 50 % sont valorisés sous forme énergétique et utilisés pour alimenter les infrastructures de recyclage. Les 10 % restants sont éliminés… et il faut donc encore prévoir la gestion des déchets non recyclables, autrement dit leur élimination.
Une solution : réutilisation ?
Que faire de son ancien téléphone portable ? Plusieurs associations écoulent les téléphones en bon état ou réparables. Il faut savoir que les appareils électroniques obsolètes exportés des pays industrialisés s’ajoutent à la masse de déchets que les pays du Sud doivent déjà gérer. Le recyclage dans les pays industriels est financé par le consommateur qui s’acquitte d’une taxe lors de l’achat d’un appareil neuf.
D’après une publication de l’Action de Carême : Pain pour le Prochain des chrétiens de Suisse. Voir site internet www.droitalimentation.ch/