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Animaux utiles et animaux nuisibles

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« Tout nous invite à l’amour et à la reconnaissance envers notre Créateur et Bienfaiteur perpétuel » (Présence Mariste n°303, avril 2020)

Pour ce n°25 de notre rubrique D’HIER À AUJOURD’HUI, voici encore un article extrait du Manuel domestique des Frères Maristes. Il veut donner beaucoup de conseils pratiques sur les animaux utiles ou nuisibles. Ainsi, il est bien dans l’air du temps où l’on déplore la disparition de tant d’insectes ou petits animaux qui font partie de notre patrimoine commun.
F. André Lanfrey

Au XIXe siècle et encore longtemps au XXe siècle, dans chaque école ou presque, les Frères jouissent d’un jardin.

Il leur faut donc lutter contre toutes sortes d’insectes qui dévorent leurs plantations. Et dans la maison même, d’autres petits animaux leur mènent la vie dure.

Aussi disposent-ils dans leur Manuel domestique de tout un arsenal de recettes contre les « animaux nuisibles ».

Des animaux nuisibles

Musareigne et blaireau

Dans les vignes, contre les guêpes, on suspend aux treilles des bouteilles à moitié remplies d’eau mêlée d’un peu de sirop, de confiture ou de sucre. Elles descendent dans la bouteille et s’y noient. Contre les cousins (moustiques), on place au milieu de l’appartement une lanterne allumée dont on a enduit les verres avec un léger mélange de miel et de vin. « les cousins, attirés par la lumière, viennent s’y frotter et se trouvent pris ».

Dans les jardins, il faut semer du chanvre autour des carrés de choux pour les protéger des chenilles et des papillons Pour détruire les nids de chenilles, il faut les bassiner à la lessive de savon noir avec une éponge ou un linge au bout d’une perche. Lorsque les chenilles sont très nombreuses et envahissent les grands arbres, on entoure les troncs d’un lien de paille trempée dans de l’huile de poisson : elles viennent mourir autour de ce lien. Quelques gouttes d’huile sur un nid de chenilles suffisent pour les faire toutes mourir.

Contre les limaçons on arrosera avec de l’eau additionnée de camphre et d’ammoniaque ou bien, le matin, on sème de la chaux vive qui va les brûler. On peut aussi arroser les légumes et les végétaux avec de l’eau salée. On détruit les pucerons et les fourmis en arrosant les plantes et les arbres avec de l’eau de savon, dans la proportion d’un kilogramme de savon pour vingt litres d’eau. Quand on rencontre, dans un sillon, un trou fait verticalement, c’est l’indication d’un nid ou d’un logement de courtilières ou taupes-grillons. On y verse de l’eau mélangée de mauvaise huile ; l’insecte sort et vient mourir sur le sol.

Dans la maison, contre les punaises et les puces, il faut passer au pinceau de l’essence de térébenthine ou de l’huile de pétrole dans tous les joints et fentes des bois de lits. Ou bien on souffle, dans les joints du lit, de la poudre insecticide Vicat. Si les punaises sont dans le plancher, il faut le laver au savon noir. L’odeur des feuilles de noyer, placées dans un lit ou dans un appartement, en éloigne les puces. Le pétrole éloigne la blatte ou cafard. Pour détruire les charançons dévoreurs de grain dans les greniers on fait « de petites calottes de vieux levain comme des moitiés d’œufs » au pied du tas de blé. Il y a plus simple : quelques gouttes d’absinthe, répandues dans le grenier, en éloignent les charançons. Contre rats et souris les poisons à base de chaux, de pâte phosphorique ou de mercure sont pour le moins énergiques.

Ainsi que des animaux utiles

Sur «  les petits animaux utiles » le Manuel domestique tient un discours quasi franciscain : « Il est vrai que certains se nourrissent à nos dépens mais ce sont de bons serviteurs qui n’exigent de nous, pour tout salaire, qu’une partie de leur subsistance. C’est bien le moins que nous puissions faire, en retour, que de la leur abandonner ».

Chouette et hibou

Leur liste est particulièrement fournie et va partiellement à l’encontre des traditions paysannes. Parmi les mammifères : les chauves-souris, qui se nourrissent exclusivement d’insectes nocturnes ; les musaraignes, qui mangent, chaque jour, une quantité d’insectes, de larves et de vers équivalente à deux fois le poids de leur corps ; les taupes, qui consomment, chaque jour, trois ou quatre fois le poids de leur corps de hannetons, de larves, de vers, et que, pourtant les jardiniers combattent. Le hérisson vit de vers, de larves, de limaçons, de rats, etc. Les belettes se nourrissent de rats et de souris. Le putois est destructeur des rats, des souris et des vipères.

Parmi les oiseaux, les buses et faucons crécerelle détruisent, en moyenne, seize souris par jour. Les hiboux, chouettes, chevêches, chats-huants, ne vivent guère que de rats et de souris. Les choucas et les freux ou corneilles moissonneuses, se nourrissent de hannetons et de leurs larves. La huppe extermine les courtilières. Le coucou mange surtout des chenilles. Les chardonnerets préservent nos champs des chardons en mangeant les graines de cette plante. Les alouettes, les bruants, les pinsons, les moineaux, consomment tous les jours une quantité considérable d’insectes, etc…

Parmi les amphibiens et reptiles, les couleuvres et les orvets, se nourrissent de souris. Les salamandres terrestres, les lézards, les tortues, les grenouilles terrestres et aquatiques, se nourrissent presque exclusivement de substances animales, de vers, d’insectes, etc. Les abeilles et les bourdons fécondent les fleurs des plantes et des arbres à fruit.

Petits insectes

L’auteur termine son chapitre par une hymne à la Providence divine aux accents rousseauistes qui anticipe à sa manière sur le discours écologique actuel.

« Tous ces petits animaux, que l’ignorance cherche néanmoins à détruire, parce qu’elle ne connaît ni les services qu’ils nous rendent, ni les dispositions de la Providence, méritent notre protection. […] C’est ainsi que Dieu, dans son infinie sagesse, dispose toute chose pour le service de l’homme. En nous donnant à profusion les productions innombrables de la nature, il nous donne en même temps des auxiliaires pour les défendre et les conserver. […] Aussi, tout nous invite à l’amour et à la reconnaissance envers notre Créateur et Bienfaiteur perpétuel ».

F. André LANFREY
(Publié dans « Présence Mariste » n°303, avril 2020)

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