La plaine du Gave, notre terre nourricière, la chaîne des Pyrénées et Marie de Lourdes, notre horizon. Époque des recruteurs pour les grands espaces de la mission : le Brésil en vue. Mais l’après-guerre en décidera autrement. Nous avons vécu les années de formation et les premières années d’apostolat en école, accompagnés de Frères ayant œuvré en Espagne, au Brésil, au Canada, en Colombie, en Chine. Des cœurs sans frontières !

À Toulouse

Chef d’établissement, Maurice a le souci d’impliquer les divers acteurs de la communauté éducative : enseignants, parents, élèves, gestionnaires. Il vit sa mission avec passion, créativité. Il confie des responsabilités à des laïcs. Il lance la mixité ainsi que la fusion avec un établissement voisin d’une congrégation de religieuses.

Le Concile Vatican II a ouvert les fenêtres, les esprits et les cœurs au souffle de l’Esprit. Mai 68 a fait voler bien des sacro saintes pratiques, lancé idées déstabilisantes, obligé à mûrir ses convictions. La mémorable Assemblée Nationale de Quimper , (1) en présence du F. Basilio Rueda, Supérieur général, puis celle de Pau permettent dans un bouillonnement salutaire, une conscience mariste au niveau de notre pays, au-delà des cloisonnements étriqués des provinces. Le surnom de « paysan du Gave » remonte à cette période. Libérer la parole, le dialogue, les convictions personnelles ; les utopies sont à l’honneur. De nouvelles formes de vie communautaire, de nouveaux apostolats voient le jour. Notre F. Maurice, avec ses confrères provinciaux en France a accompagné ces nouvelles formes de vie mariste.

Pressenti pour assumer la charge d’animateur pédagogique, il se lance dans une thèse de doctorat (2) en sciences de l’éducation. Homme de pratique pédagogique et de réflexion il sera nommé Secrétaire Général Adjoint de l’Enseignement Catholique aux côtés du Père Guiberteau.

À N. D. de l’Hermitage, puis Paris

À un moment où la France mariste se divise sur la question de la tutelle congréganiste, il met en place le premier programme de formation des enseignants et éducateurs laïcs. Que de journées pédagogiques animées dans les établissements, de causeries sur les intuitions pédagogiques de Marcellin, de sessions à N. D. de l’Hermitage ! Il obtient la reconnaissance officielle de notre Centre de Formation au sein de l’Enseignement Catholique. Le Brésil mariste le sollicite pour des interventions. Il aura le souci de publier sa vision de l’éducation chrétienne, éclairée par le charisme de Champagnat :  « Enseigner, passion d’espérance » (3).

À la tête de Présence Mariste

Convaincu de l’importance des moyens de communication au sein du réseau de nos établissements, la direction de la revue Présence Mariste lui est confiée. Il l’assurera pendant 11 ans, de 1992 à 2003.

Homme d’action, au tempérament fougueux et aux angles parfois rugueux, confrère chaleureux. Éducateur et formateur à l‘image de Marcellin. Soucieux de sa formation religieuse, homme de prière.

Tu semblais pressé, une fois posé le tablier de service, de rejoindre la grande famille mariste du Ciel.
Maurice, tu as été pour nous sel, tu as été lumière, tu as été serviteur des jeunes et de tes Frères avec le cœur de Marie et de Marcellin ! A dichat !

(1) Quimper : Rassemblement national de 350 Frères Maristes, du 3 au 25 août 1974 ;
Pau : Rassemblement national de 250 Frères Maristes, du 3 au 18 août 1979.

(2) « La Communauté éducative dans l’Enseignement Privé Catholique : un système complexe vivant… » - Toulouse, décembre 1987.

(3) « Enseigner aujourd’hui : mission d’espérance » - Éditions Don Bosco, 2012.