UNE COLOCATION SOLIDAIRE
L’association Lazare a pour ambition de faire vivre ensemble dans des colocations solidaires, des personnes qui ont connu la galère pour diverses raisons d’une part, et des jeunes professionnels d’autre part.
Elle est née à Paris, il y a tout juste 10 ans, à Paris. Cette aventure a commencé petitement d’abord, puis elle s’est étendue, jusqu’à Valence où l’aventure Lazare a commencé il y a un peu plus d’un an.
Avec la famille Cousin qui nous accompagne au quotidien, nous nous sommes installés. D’abord 3 puis 4 puis 5 et désormais 6.
UN REGARD FRATERNEL ET RESPECTUEUX
Sur le papier, le concept est simple, et la promesse de superbes moments de rencontres avec nos frères plus fragiles très attrayante !
Dans la réalité, on peut reprendre cette phrase bien connue « Vous êtes le sel de la terre, pas le sucre ». Le sel, c’est un équilibre, ça pique parfois. Mais ça conserve et ça donne du goût ! Comme partout, il faut avant tout être lucide. Oui, nous vivons de beaux moments de fraternité et de franches rigolades ! De ces soirs où l’on rentre un peu tard du boulot et que l’on peut juste se poser, parler, échanger, mettre les pieds sous la table.
Mais notre quotidien est aussi fait de moments plus délicats, d’incompréhension parfois, voire de tensions. Nous devons donc accueillir la fragilité des uns et des autres, ce qui n’est jamais aussi simple que ce que l’on pense. Cela demande de changer notre regard sur l’autre, de regarder l’autre comme un frère. De fait, on ne peut pas dire que nous sommes en colocation avec des SDF ou avec des gens qui ont connu la galère.
Mais avec Djamel, Bruno ou Samuel. Avec leurs histoires, que l’on découvre plus ou moins, plus ou moins vite. Le regard change forcément quand on voit le pauvre dans la rue comme un futur coloc’ potentiel, comme quelqu’un qui pourrait partager notre vie et notre toit, et non comme une personne que l’on préfèrerait parfois oublier de voir.
DU TEMPS PARTAGÉ
Lazare nous rappelle que le plus important est simplement de vivre avec. Ne pas chercher à changer l’autre (ce qui est parfois très tentant !) mais être vraiment présent, vraiment à l’écoute. Pas d’objectif chiffré, ni d’objectif tout court d’ailleurs. Le temps que l’on passe, le temps que l’on donne n’en a finalement pas besoin. "Et toi tu fais quoi ce weekend ?" – "Rien de spécial, je suis à Lazare". Comme jeunes pros, nous avons souvent nos weekends et soirées bien occupés, à courir ici et là. C’est un réel effort de ne rien prévoir, d’accepter ce temps gratuit. Un café, un tarot, une soirée crêpe improvisée. Voilà les plus beaux cadeaux que nous nous offrons les uns les autres.
Nous sommes désormais 6 dans la colocation, avec des passages de relais qui se préparent et nous réjouissent !