J’ai un peu plus de cinquante ans ; avec mon mari, nous sommes mariés depuis 33 ans, nous avons deux grands fils. Nous sommes originaires du canton de Chantelle (côté bocage bourbonnais) et habitons à Moulins, depuis 30 ans.
Les paysages de mon enfance, les prairies, haies, arbres majestueux, animaux domestiques ou sauvages, les étangs, ruisseaux et forêts domaniales m’ont aidée à m’interroger sur le sens de la vie. La ruralité, ses habitants, et surtout mes proches m’ont donné à voir l’action de Dieu dans nos vies. J’ai grandi au sein d’une famille où quatre générations cohabitaient.
Une grande chance pour moi car nous n’étions pas toujours d’accord, mais nous grandissions ensemble. Supporter les personnes que nous rencontrons, mais aussi savoir les porter, valoriser chacun, chacune, aurait pu être notre devise. « La charité parfaite consiste à supporter les défauts des autres et à ne pas s’étonner de leurs faiblesses » nous dit sainte Thérèse de Lisieux. Une invitation sans doute pour chacun de nous à trouver sa place au sein de la famille, en nous ajustant les uns aux autres.
Laïque en mission ecclésiale
En Église, c’est la même chose, nous avons tous besoin les uns des autres, et Jésus nous aide ; il est présent en chacun de nous. Nous nous accompagnons mutuellement. Aujourd’hui, je suis laïc en mission ecclésiale, (salariée du diocèse), comment en suis-je arrivée là ?
Eh bien, c’est assez simple : le Seigneur m’a appelée, il m’a dit « Viens, suis-moi » et il continue de me guider. Ses appels sont passés par bien des personnes, des rencontres, des événements… Les sacrements reçus, l’année de ma première communion, dans mon for intérieur, je répétai sans cesse que plus tard lorsque j’aurai des enfants, je deviendrai catéchiste comme Monsieur le curé ! Puis un pèlerinage à Lourdes, lorsque j’avais 10 ans, notre mariage, le baptême de nos enfants, l’appel à prendre ma part en paroisse en tant que parent, pour la catéchèse des enfants !
Puis une formation proposée aux catéchistes « relais », en partenariat avec le diocèse de Nevers. L’appel à faire partie de l’équipe du Service diocésain de catéchèse où j’ai beaucoup reçu des personnes aînées dans la foi. Les rencontres de formation proposées par notre Province ecclésiastique, et le Service National pour la catéchèse et le catéchuménat.
Puis l’appel, en 2007, pour devenir responsable du Service diocésain de catéchèse avec la grande joie de participer au congrès de la responsabilité catéchétique « Ecclésia 2007 » à Lourdes. Puis le catéchuménat, en 2014, lorsque Mgr Percerou me nomme déléguée diocésaine pour la catéchèse et le catéchuménat et m’envoie quatre années en formation à l’Institut d’Études Religieuses, au sein de l’Institut Catholique de Paris.
Je pense avoir trouvé ma place au sein de l’Église. Ces différentes missions, je les vis en lien avec ma vocation baptismale. Il a suffi pour moi de me mettre à l’écoute du Seigneur pour ensuite servir l’Église, et toujours en lien avec d’autres personnes infiniment précieuses.
Sortir de l’entre-soi
Quelle joie d’être témoin de l’amour de Dieu et de sa Parole qui viennent toucher les enfants du caté, les catéchumènes, et ainsi contribuer à la croissance du peuple de Dieu. Mgr Percerou aimait à rappeler que le message de l’Évangile n’est pas à l’intention de quelques-uns mais du plus grand nombre ; il y a « une véritable nécessité à sortir d’un »entre soi« et du confort qu’il génère et à nous ouvrir à la diversité ».
L’Église naissante, au matin de Pâques, nous a donné à voir différentes figures de l’Église, avec la figure de Marie Madeleine, celle de Jean, celle de Pierre. Ces figures sont complémentaires. Je dirais que les évêques, les prêtres, les diacres, les consacrés, les fidèles laïcs sont toutes différentes figures de l’Église et toutes complémentaires. Tous les baptisés sont invités et capables d’annoncer le message de l’Évangile, il faut juste leur faire confiance.
