Je ne veux pas écrire une relation de voyage mais seulement en évoquer une étape marquante.
La Participation au culte protestant, à Leipzig
Cela a lieu dans l’église Saint-Thomas où Jean Sébastien Bach avait été « cantor » (maître de chapelle) pendant 27 ans. Un chœur mixte et des musiciens interprètent quelques-unes de ses œuvres. On imagine Bach composant des chorals sur des textes de Luther. Il devait se rappeler son enfance à Eisenach, au pied de la forteresse de la Wartburg où Luther avait séjourné. Deux siècles plus tard on devait encore s’en souvenir.
La Wartburg est riche d’un passé culturel et religieux. Un tableau du peintre Moritz Von Schwind y représente une légendaire « guerre des chanteurs », vers le début du 13e siècle. Richard Wagner s’en inspirera dans son opéra Tannhäuser dont l’action se déroule précisément à la Wartburg.
C’est en 1207 que naît Élisabeth, fille du roi André II de Hongrie, promise en mariage à Louis IV de Thuringe. Les époux vivent à la Wartburg, mais Louis meurt en 1228 à son départ pour la croisade. Élisabeth doit quitter le château. Elle décède à 24 ans, en 1231, après s’être entièrement consacrée au service des pauvres. Elle est canonisée en 1235.
De 1521 à 1522 Luther y séjourne. Son protecteur Frédéric le Sage le soustrait aux poursuites de ses ennemis. Sous le nom de « chevalier Georges » Luther vit incognito et profite de ce séjour forcé pour traduire le Nouveau Testament en allemand.
Luther et Élisabeth de Thuringe ont profondément marqué la vie religieuse et culturelle. Luther, poète et musicien, compose des chorals chantés à l’unisson à l’église par l’assemblée, chorals que Bach utilisera, les mettant en musique pour chœur et orchestre.
Franz Liszt fait entendre, en 1867, son oratorio « La Légende de Sainte Élisabeth », s’inspirant des tableaux de Schwind, dans la grande salle du palais dont il a fait lui-même améliorer l’acoustique.
Discours de Benoît XVI, le 23 septembre 2011, devant les représentants du conseil de l’Église évangélique, dans l’ancien couvent augustinien d’Erfurt où Luther avait étudié et célébré sa première messe en 1507.
Commémoration luthéro-catholique commune de la Réforme en 2017
- 1. C’est la première commémoration qui prend place au temps de l’œcuménisme.
Commémorer ensemble est donc l’occasion d’approfondir la communion entre catholiques et luthériens. - 2. C’est la première commémoration qui prend place au temps de la mondialisation.
Commémorer ensemble doit donc prendre en compte les expériences et points de vue des chrétiens. - 3. C’est la première commémoration qui doit se préoccuper d’une nouvelle évangélisation à l’époque marquée à la fois par une prolifération de nouveaux mouvements religieux, et, en même temps, par une sécularisation grandissante.
Commémorer ensemble représente donc une chance et un devoir d’être ensemble témoins de la foi. (Rapport de la commission internationale du dialogue luthéro-catholique)