
Pendant près de deux heures, des prises de parole, des chants, des prières se sont succédé dans un climat de profond recueillement. Un témoignage très fort a été donné par le F. Jean-Pierre, moine trappiste de Tibhirine, qui n’a pas été trouvé lors de l’enlèvement des 7 autres moines.

Le 2e acte important s’est déroulé dans la matinée du 8 décembre à la grande mosquée d’Oran. Accueil exceptionnel de toute une délégation de chrétiens admis dans un lieu de culte tout neuf pour une rencontre vécue dans une ambiance de fraternité, et même de communion entre musulmans et chrétiens. Les organisateurs de cette béatification ont voulu dès le départ, ne pas mettre sur piédestal les 19 religieux et religieuses chrétiens. Ils ont voulu vraiment y associer les innombrables Algériens victimes de la barbarie au cours de la décennie noire, notamment les 114 Imams qui ont été tués car ils avaient refusé de cautionner la violence.
Le moment le plus important de la béatification elle-même a eu lieu sur les hauteurs d’Oran, dans la basilique de Santa Cruz, sur l’esplanade du « Vivre ensemble dans la paix ». C’est un très beau lieu qui se trouve sur une colline à l’ouest de la ville d’Oran sur laquelle on peut avoir une vue imprenable. L’assistance était composée d’environ 1 200 personnes et parmi elles, un nombre significatif de musulmans.

Le postulateur de la cause a présenté les 19 futurs bienheureux, puis a été lu un message du Pape François les déclarant officiellement bienheureux. Pendant ce temps, la bannière était déployée ; elle comportait les 19 noms des nouveaux bienheureux, mêlés à de nombreux noms de musulmans et cela a voulu signifier la communauté de destin entre ces chrétiens qui ont accepté de rester en Algérie jusqu’à risquer leur vie et tous ces Algériens qui ont refusé de cautionner la violence.

Ensuite le P. Becciu, envoyé du Pape a célébré une Eucharistie joyeuse, animée par une chorale composée d’étudiants subsahariens. Puis est venu le geste de la paix qui a été un moment de communion particulièrement fort.
Le lendemain 9 décembre, les autorités algériennes ont organisé un pèlerinage dans les lieux où ont vécu ces nouveaux bienheureux : Tibhirine pour les 7 moines trappistes, Tizi-Ouzou pour les 4 Pères Blancs et les autres à Alger, au cimetière de Belfort où sont enterrés F. Henri et 4 autres bienheureux. Moment de prière très émouvant. La journée s’est terminée avec la célébration de l’Eucharistie à N. D. d’Afrique.
Événement inoubliable pour tous ceux qui l’ont vécu ! Accueil extraordinaire de la part des Algériens fiers d’avoir réussi ce pari de la béatification sur leur propre sol.