Une expérience originale à l’école Mariste « Sants-Les Corts »

Une façon de motiver les élèves pour l’étude d’une langue étrangère

Le bas niveau d’apprentissage des langues étrangères est une des insuffisances les plus évidentes du système éducatif espagnol. Les hypothèses classiques qui justifiaient ce bas niveau ont été très relativisées par des études comparatives avec des pays qui sont en tête dans l’apprentissage des langues étrangères, tels la Hollande, la Suède et la Finlande. Actuellement, les experts s’accordent pour dire qu’une langue qui n’est pas utilisée ne s’apprend pas.

Qu’est-ce qu’une A.I.C.L.E. ?

Cette conception des langues étrangères comme un outil a amené l’école « Sants-Les Corts » de Barcelone à créer une A.I.C.L.E., ce qui veut dire : « Apprentissage Intégré de Contenus en Langues Étrangères », c’est-à-dire qu’on enseigne les différentes matières dans une langue autre que celle qui est employée habituellement dans l’établissement scolaire.

Ainsi l’école a mis au point une méthode et des matériaux pour l’enseignement des Sciences de la Nature ayant l’anglais comme langue de travail. Ce système a été appelé « Natural World ». L’expérience a démarré durant l’année scolaire 2006-2007, au niveau de la 1re année d’ESO (Enseignement Secondaire Obligatoire).
Les élèves peuvent choisir cette matière librement au rythme de deux heures par semaine pendant quatre mois. L’objectif de l’opération est que l’élève apprenne des contenus de Sciences tout en utilisant l’anglais pour communiquer dans la classe.

Quel est est le contenu ?

Les contenus de cet apprentissage sont structurés en deux blocs. Dans le premier, on travaille la formulation d’hypothèses, la mise sur pied d’expériences et la déduction de conclusions à partir de phénomènes simples tels les changements d’état de l’eau. Les élèves peuvent ainsi pratiquer l’expression écrite et la compréhension orale de l’anglais. Plus tard, ils rédigeront les hypothèses et les conclusions de leurs expériences, qu’ils exposeront par oral devant le groupe.

Le deuxième bloc se compose de quatre exposés oraux que les élèves devront réaliser sur différents organismes et systèmes. Le travail se fait toujours en groupe en vue de s’aider mutuellement. Il est important qu’au sein de chaque groupe, il y ait deux ou trois élèves possédant un bon niveau d’anglais afin d’aider les plus faibles, pour que ceux-ci comprennent ce qui se fait.

Il est fondamental que la communication dans la classe se fasse en anglais. Lorsqu’apparaît un terme difficile, on demande à quelqu’un de l’expliquer.

Des résultats encourageants

Quant à l’évaluation, on doit tenir compte du fait qu’on évalue des connaissances en Sciences et non en langue anglaise. Ceci doit être sérieusement pris en compte au moment de composer les examens, afin que les élèves faibles en anglais ne soient pas défavorisés. On a donc choisi de donner des examens où l’élève ne soit pas obligé de rédiger ses réponses (remplir des cases, cocher, confectionner des graphiques…).

Cette expérience a été accueillie positivement, tant par les élèves, que par les enseignants. On parvient ainsi, en Sciences, à des niveaux semblables à ceux que l’on obtenait lorsque la matière était enseignée en catalan. Quant aux connaissances d’anglais, on constate aussi une plus grande réceptivité de la part des élèves, ainsi qu’un accroissement de la confiance en eux-mêmes.

Ce genre de matières ne doit évidemment pas se substituer aux cours d’anglais traditionnels ; par contre, elles s’avèrent très utiles pour changer la motivation et la vision qu’ont les élèves sur cette langue. En tout cas, on parvient à ce que l’anglais soit perçu comme un instrument utile.

(Publié dans « Présence Mariste » n°253, octobre 2007)

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