La crèche de Sainte Croix

Depuis 2004, Adrien « investit » la très belle église de Sainte-Croix-en-Jarez (Loire) avec une crèche qui grandit au fil des Noëls pour atteindre aujourd’hui 50 m². Retour sur l’aventure de ce garçon de 24 ans qui fait briller chaque année les yeux de milliers de visiteurs, petits et grands.

Adrien présenté par le Père Dominique Lebrun
Nicolas S.

La formule qui dit : « j’y suis tombé dedans quand j’étais tout petit », s’applique tout à fait à ma passion pour la crèche. Quand j’étais enfant, j’accompagnais très souvent ma maman à N. D. de l’Hermitage. Chaque année, le F. Bonaventure faisait la crèche et je n’avais qu’une envie : m’y mettre à mon tour. Comme on ne pouvait pas pousser indéfiniment les murs du salon de la maison familiale, depuis 2004, j’ai « emménagé » dans l’église de mon village, avec bien sûr l’accord de la mairie et de l’équipe paroissiale.

Au départ, je me suis installé dans une chapelle latérale : le plateau faisait environ 20 m2. Il me fallait plus d’un mois pour installer les 200 personnages, le décor d’un village provençal, les maisons, les paysages et les lumières afin de recréer la magie de Noël. Au fil du temps, je suis devenu un vrai passionné des crèches : je rencontre en France et même à l’étranger des collectionneurs et des spécialistes qui m’encouragent à poursuivre mes recherches.

Des étapes

En 2009, je découvre 11 santons anciens en cire, en assez mauvais état. Au carmel d’Avignon, où les sœurs depuis très longtemps fabriquent des santons, on s’aperçoit que les moules anciens vont permettre de parfaitement réparer les parties endommagées et cette découverte fait donc prendre un nouveau départ à la crèche de Ste Croix qu’il faut complètement transformer pour qu’elle s’adapte à ces nouveaux personnages de 60 cm de haut.

En 2010, c’est la douche froide : la commission de sécurité met son véto à quelques jours de l’ouverture de la crèche. Il est trop tard pour mettre en œuvre les mesures recommandées. C’est auprès de la nouvelle communauté de N. D. de l’Hermitage que je trouve refuge ! On me propose de monter une simple représentation au pied du reliquaire de Saint Marcellin, lui qui souhaitait pour ses Frères la première place à la Crèche, à la Croix, à l’Autel.

En 2011, c’est le grand retour dans l’église paroissiale. Mgr Dominique Lebrun, évêque de St Etienne est venu le 16 décembre 2011, bénir la crèche. Un groupe d’amis, issus du groupe folklorique provençal était là pour animer l’après-midi avec costumes, musiques, chants et contes de Noël. Pas moins de 10 000 personnes se sont pressées aux portes de l’église pour venir voir la suite de cette aventure.

Cette année, il y aura beaucoup de nouveautés. En particulier un nouveau scénario qui permettra de poser davantage de questions au visiteur, sur le vrai sens de Noël.

Témoigner de ma foi

Pour moi, menuisier ébéniste, cette crèche est sans nul doute une fierté, mais aussi le résultat de près de 350 heures de travail, d’investissement, d’installation qui démarre dès début octobre. Pour aller encore plus loin dans ma passion, j’ai même entamé une formation avec un artisan santonnier et compte bien, à terme, fabriquer moi-même mes santons.

Ma démarche de foi ? Je reste très discret, même quand j’évoque avec gravité et émotion le sacrement de confirmation reçu en 2009. Mon plus grand bonheur est certainement de rendre heureux tous les visiteurs. La crèche reste une représentation folklorique de la naissance de l’enfant Jésus dans un village provençal mais, chaque personne peut s’incarner dans un personnage. Par exemple, le ravi, il lève les mains vers le ciel car il est émerveillé de la naissance du Sauveur. Il rappelle à chacun d’entre nous qu’il faut un cœur tout grand ouvert pour découvrir l’amour de Dieu.

Adrien TIDJARIAN
Vue d’ensemble de la crèche de Ste Croix
Nicolas S.
(Publié dans « Présence Mariste » n°274, janvier 2013)

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