Je commencerai ce parcours du livre de la Genèse par deux extraits de psaumes :
« …Du haut des cieux, Yahvé regarde, il voit tous les fils d’Adam, du lieu de sa demeure il observe tous les habitants de la terre… » (Ps 33)
« … Dans la vieillesse encore ils portent fruit, ils restent frais et florissants… » (Ps 92)
GÉNÉALOGIE DE JÉSUS
L’Évangile de Matthieu commence par une généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham : « … Le total des générations est donc d’Abraham à David 14 générations, de David à la déportation à Babylone 14 générations, de Babylone au Christ 14 générations… » (Mt 1, 17)
Le livre de la Genèse, premier livre de la Bible, est le livre de la création, de l’engendrement, le livre des générations. Dieu fait Alliance avec son peuple. Toute la Bible sous-tend le générationnel car le Peuple de Dieu est dans la continuité des origines. Le peuple juif a une histoire, cette histoire passe par des hommes qui ont une descendance dont Jésus fait partie : « Abraham engendra Isaac, Isaac engendra Jacob, Jacob engendra Juda et ses frères… » (Mt 1, 2). Pour nous chrétiens, le peuple juif est « notre aîné dans la foi » comme aimait le dire le Pape Jean Paul II.
D’ADAM À NOÉ
Au début, Dieu créa l’homme ; homme et femme, il les créa. À sa ressemblance, il les créa et il leur demanda de se multiplier. Adam et Ève enfantèrent Caïn et Abel. Le premier tua le second par jalousie. Par Caïn, naîtra la première génération des peuples de la terre que Dieu défendit malgré la malédiction du départ.
Puis Adam et Ève enfantèrent Seth ; ils lui donnèrent ce nom car Dieu leur accorda une autre descendance à la place d’Abel. « Un fils naquit à Seth aussi et il lui donna le nom d’Enosh qui fut le premier à invoquer le nom de Yahvé. » (Gen 4, 25-26)
Il faut relire le chapitre 5 de la Genèse qui donne la généalogie d’Adam, de Seth en passant par Enosh, Quénan, Mahalaléel, Yéred, Hénok, Mathusalem : « Quand Mathusalem eut cent quatre vingt-sept ans, il engendra Lamek. Mathusalem vécut sept cents quatre vingt deux ans et il engendra des fils et des filles. Toute la durée de vie de Mathusalem fut de neuf cent soixante-neuf ans puis il mourut… » (Gen 5, 25-27). Lamek engendra Noé car dit-il : « Celui-ci nous apportera dans notre travail et le labeur de nos mains, une consolation tirée du sol que Dieu a maudit. » (Gen 5, 29)
ABRAHAM, PÈRE D’UNE MULTITUDE
Quand Noé eut atteint cinq cents ans, il engendra Sem, Cham et Japhet qui échappèrent au déluge. Alors la terre se peupla. Sem fut l’ascendant d’Abraham qui, à l’appel de Dieu établit son peuple en terre de Canaan. Yahvé dit à Abram : « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, pour le pays que je t’indiquerai. Je ferai de toi un grand peuple, je te bénirai, je magnifierai ton nom qui servira de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, je réprouverai ceux qui te maudiront. Par toi se béniront toutes les nations de la terre… Abram traversa le pays jusqu’au lieu de Sichem, au chêne de Mambré… Yahvé apparut à Abram et dit : c’est à ta postérité que je donnerai ce pays. Et là, Abram bâtit un autel à Yahvé… » (Gen 12, 1-9)
« … Dieu dit à Abraham : ta femme Sara, je la bénirai et même je te donnerai d’elle un fils (elle la stérile !). Je la bénirai, elle deviendra des peuples, des rois des nations viendront d’elle. Ce fils tu l’appelleras Isaac, j’établirai mon alliance avec lui, comme une alliance perpétuelle, pour être son Dieu et celui de sa race après lui… » (Gen 17, 15-20)
ISAAC ET JACOB
« … Voici l’histoire d’Isaac. Isaac avait 40 ans lorsqu’il épousa Rébecca, fille de Bétuel. Isaac implora Yahvé pour sa femme car elle était stérile. Yahvé l’exauça et sa femme Rebecca devint enceinte. Or les enfants se heurtaient en elle et elle dit : s’il en est ainsi à quoi bon vivre ? Elle alla donc consulter Yahvé qui lui répondit : il y a deux nations en ton sein, deux peuples, issus de toi, se sépareront, un peuple dominera un peuple, l’aîné servira le cadet… » (Gen 25, 19-23).
Quand vint le temps de ses couches, voici qu’elle portait des jumeaux, Ésaü et Jacob. On sait comment Ésaü céda son droit d’aînesse à Jacob pour un plat de lentilles. Et Jacob, le rusé, sera béni par son père.
Jacob épouse les deux filles de son oncle Laban, Léa et Rachel ; cette dernière était stérile. Jacob eut dix fils de Léa et de ses servantes dont Juda. « … Alors Dieu se souvint de Rachel, il l’exauça et la rendit féconde. Elle conçut et elle enfanta un fils ; elle dit : Dieu a enlevé ma honte et elle l’appela Joseph, disant : que Yahvé m’ajoute un autre fils… » (Gen 30, 22-23). Et ce fut Benjamin.
LE COMBAT DE JACOB : ISRAËL
« … Quelqu’un lutta avec Jacob jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne le maîtrisait pas, il le frappa à l’emboiture de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui. Il dit : lâche-moi, car l’aurore est levée. Je ne lâcherai pas, que tu ne m’aies béni. Il lui demanda : quel est ton nom ? Jacob, répondit-il. Il reprit : on ne t’appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu, et contre les hommes, tu l’emporteras. Jacob fit cette demande : Révèle-moi ton nom, je te prie, mais il répondit : et pourquoi me demandes-tu mon nom ? Et là-même il le bénit…. » (Gen 32, 25-30)
Rachel mourut en donnant naissance à Benjamin. Elle fut enterrée à Bethléem.
Joseph, trahi par ses frères, fut vendu en Égypte, où il devint l’homme de confiance du Pharaon. Comme la famine sévissait à Canaan, il fit venir son père et ses frères qui s’établirent en Égypte.
La Genèse se termine ainsi : « … Joseph mourut à l’âge de cent dix ans, on l’embauma et on le mit dans un cercueil en Égypte. » (Gen 50, 26)
L’ALLIANCE DE DIEU AVEC LE PEUPLE DES HOMMES
Je vous invite à relire ce livre de la Genèse, passionnant. Pour ma part, je suis surpris par les branches généalogiques qui sont citées et les peuples nombreux qui se répandent sur toute la terre. La première Alliance de Dieu avec Noé, symbolisée par l’arc-en-ciel, sera renouvelée avec les enfants de la Promesse, Abraham, Isaac et Jacob qui engendrent dans leur vieillesse. Ce sont des femmes stériles : Sara, Rebecca et Rachel qui donnent et perpétuent la vie. De rien, de l’impossible, Dieu continue son œuvre de création dans l’espérance d’une VIE qui s’accomplira par la mort et la Résurrection du Christ.
Frère André VILLARD
(paru dans Présence Mariste, N° 260, Juillet 2009)