Un foyer mariste à Paris

« Notre-Dame de Bon Accueil », au 21 bis de la rue Dareau, dans le 14e arrondissement. (Article de fr Armand Millot, publié dans « Présence Mariste » n°148, juin 1981)

AVERTISSEMENT : Ne pas perdre de vue que l’article ci-dessous, paru dans la revue "Présence Mariste" est très ancien. La situation décrite est celle qui existait à N.D. du Bon Accueil en 1981, ce n’est pas celle de 2012 !

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Connaissez-vous Notre-Dame de Bon Accueil, à Paris ? C’est le Foyer des Frères Maristes. Il se situe dans le 14e arrondissement, au 21 bis de la rue Dareau.

Agrémenté de verdure par quelques arbres et de minuscules jardinets, il fait figure de petite gentilhommière, comme on aimait à en construire à Paris au début du siècle. Par ses dimensions modestes, il est comme noyé au milieu de grands ensembles qui l’entourent : le Méridien avec ses 500 appartements, et l’hôtel PLM, point de chute préféré des industriels japonais.

Mais cela n’est pas du tout gênant, bien au contraire ! En effet, toute cette population, vu son standing, recherche plutôt le calme et la tranquillité, que le bruit et l’agitation. Nous en profitons !… Tous nos hôtes sont unanimes à convenir qu’un reposant silence règne en notre petit univers de la rue Dareau, et que les nuits, en particulier, sont d’un grand calme.

ORIGINE

Comment les Frères Maristes se sont-ils installés en ce quartier hospitalier de la ville de Paris ? C’était en 1954. Ils recherchaient alors un local, à la fois pour étudiants et pour Frères de passage. La ville de Paris, en effet, appelée longtemps ville-lumière, exerce encore aujourd’hui, quoi qu’on en dise, une attraction certaine. Ses universités et grandes écoles, sans avoir la réputation mondiale qu’elles avaient au temps d’un Abélard ou d’un Thomas d’Aquin, sont encore célèbres. Nos Frères pourraient donc en profiter et venir soit en Sorbonne, soit à l’Institut Catholique, ou en quelque ruche universitaire, parachever leurs études et prendre ce vernis parisien que ne répudie pas la vraie culture !

Et, par ailleurs, vu les déplacements si faciles et si fréquents aujourd’hui, une ville comme Paris a souvent la fortune, si l’on peut s’exprimer ainsi, de se placer sur un itinéraire !… Qu’on vienne de Montréal, de Rio de Janeiro, d’Athènes ou d’ailleurs, l’aile de l’avion, si elle survole la France, ne peut moins faire souvent, que de se poser sur Paris, ne serait-ce que pour faire mieux connaissance avec Notre-Dame ou la Tour Eiffel !…

Il fallait donc un point de chute pour les Frères Maristes ! Il serait bien trop long de ressusciter tous les détails de cette acquisition ! Qu’il suffise de mentionner qu’un industriel parisien était propriétaire à cette époque, non seulement de la maison où est établi notre Foyer, mais de tout le quartier environnant. Et il était vendeur ! Mis au courant des tractations en cours, notre Institut, par l’intermédiaire de Frère Paul-Marc, alors délégué national, l’approcha. Les conversatons furent laborieuses, avec des hauts et des bas ! Il faut préciser, en effet, que cette maison était sa propre demeure, une maison de maître, comme on disait au début du siècle. Le point de vue sentimental jouait obligatoirement un rôle important en la circonstance, comme aussi, il va sans dire le point financier ? Mais Frère Paul-Marc, très expert en affaires, et très confiant en l’assistance du Ciel, surtout de la Vierge Marie, surmonta toutes les difficultés. Il put, au nom de l’Institut, faire cette acquisition, et dans de bonnes conditions ! C’est sans doute en reconnaissance à Marie, qu’il donna au Foyer le nom de Notre-Dame de Bon Accueil.

ROLE DU FOYER

Le rôle du Foyer est multiple. C’est d’abord un centre d’accueil, de quelque 25 chambres, destinées spécialement aux étudiants Frères Maristes. Ces derniers viennent de tous azimuts si bien qu’ils constituent un groupe vraiment cosmopolite ! Il y a des Brésilens, des Colombiens, des Péruviens. L’Australie, la Grèce, le Liban sont également représentés. Et il ne faut pas oublier l’Afrique, avec ses jeunes Républiques de Madagascar, d’Ouganda de Zimbabwe et autres. Enfin l’Espagne, l’Italie et aussi la France sont représentées. « Une vraie Tour de Babel » allez-vous dire ! Pas du tout ! Si le langage, au départ, peut achopper chez quelques-uns, il prend vite, un rythme de croisière, et s’il ne devient pas du Racine tout pur, il est d’un français convenable. Il est même amusant quelquefois, d’entendre résonner, dans le feu des conversations, un terme « d’argot », tout à fait du terroir, prononcé par un natif de Rio ou de Sydney !… Il faut ajouter que ce mélange d’origines et de races, est certainement une richesse pour tout le groupe. Comment, en effet, ne pas faire son profit de la découverte de toutes ces mentalités, mises à portée de la main !

Mais trêve de ces considérations ethniques ! Arrivons au but que poursuivent les étudiants de Notre-Dame de Bon Accueil, comme précisé plus haut, ils viennent à Paris pour découvrir et aussi profiter de la culture française. Ils ont à leur disposition les grands établissements de la capitale : les Universités et l’Institut Catholique. C’est pour eux d’ailleurs, assez souvent, un couronnement de leurs études universitaires, puisque, pour la plupart, ils arrivent déjà titrés, de leurs pays respectifs. Les disciplines qu’ils suivent sont variées, à la fois religieuses et profanes, avec cependant un intérêt marqué pour la langue française. Au Foyer même, des leçons particulières leur sont données dans ce sens. On peut affirmer qu’ils emportent de leur séjour à Paris, un souvenir avantageux. Chargés alors, bien souvent, dans les différentes Provinces maristes, de la direction d’établissements scolaires importants, il est permis d’inférer, que la France, grâce à eux, conserve en leur pays sa bonne réputation d’accueil et d’ouverture aux richesses de l’esprit.

Enfin soulignons que parmi eux, un certain nombre sont boursiers du Ministère des Affaires Etrangères. Ils peuvent ainsi, sans trop grandes dépenses, assurer une présence en France pendant plusieurs années. Le Foyer de la rue Dareau rend ainsi grand service à certaines de nos Provinces du Tiers-Monde, peu fortunées qui, sans cette facilité, ne pourraient envoyer quelques-uns de leurs membres aux études à Paris.

LES NOMBREUX PASSAGERS

Indépendamment des étudiants, au nombre moyen de 12 à 15, chaque année, et restant en permanence au Foyer, il faut mentionner aussi le nombre très important de passagers, venant de tous les coins du monde. Ce sont les Frères, Missionnaires ou Supérieurs, qui viennent en Europe, soit pour rejoindre les autorités de Rome, soit pour affaires diverses. Paris, bien souvent, se trouve sur leur itinéraire. Chaque année, c’est plusieurs centaines qui demandent une telle hospitalité. On peut affirmer sans exagération qu’un des aspects majeurs de la vocation du Foyer, est cet accueil qu’il offre. Que de démarches il évite auprès des hôtels parisiens, souvent complets. Et si par surcroît, ces hôtes de passage trouvent une Communauté Mariste, à climat familial leur rappelant la leur, ils sont comblés en quelque sorte. Que de témoignages lui sont parvenus dans ce sens.

Telles sont, dans leurs grandes lignes, les services que Notre-Dame de Bon Accueil essaie de remplir. Puisse cette œuvre, car c’en est une, assurer toujours davantage son rôle.

L’ASSOCIATION PARISIENNE

Pour en terminer avec les objectifs de ce Foyer, il faut nommer ce groupement d’Anciens Elèves qui a pour nom « l’Association Parisienne des Anciens Elèves des Frères Maristes ». Fondé en 1954, il s’est donné pour but, de par ses statuts, de cultiver l’amitié entre ses membres, de garder vive sa reconnaissance envers ses anciens maîtres, et d’œuvrer pour la cause de l’Enseignement Catholique. Il se recrute surtout parmi les Anciens Elèves maristes de la région parisienne, mais il ouvre aussi grandement ses portes à tous les sympathisants de la cause mariste ; familles et amis. Un de ses idéaux serait même d’apporter sa « pierre » aussi volumineuse que possible, à l’édification de ce qui s’appelle de plus en plus en notre Institut, la « Famille Mariste », groupée sous l’égide de la Vierge et au service de toutes les bonnes causes. Pour ce faire, il se donne un programme annuel, où fêtes religieuses et réjouissances se côtoient, pour créer un climat des plus fraternels. On ne peut que former des vœux pour que cette Association soit de plus en plus vivante et prospère.

DÉLÉGATION NATIONALE

Enfin — et ce sera le point final ! — ce Foyer est le siège de la Délégation Nationale des Frères Maristes, c’est-à-dire de l’organisme chargé des relations de l’Institut avec certains ministères, pour assurer des contacts d’ordre humain et administratif.

Fr. Armand MILLOT

(Publié dans « Présence Mariste » n°148 , juin 1981)

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