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Vivre en harmonie

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Chacun est unique, et dans son cerveau, et dans son cœur. C’est notre environnement affectif qui va rester primordial. Notre force intérieure va accueillir l’événement, va s’édifier, se laisser détruire ou bien réagir. (Présence Mariste n°298, janvier 2019)

Nous parlons depuis des années de résilience, lorsque nous voyons arriver des équipes de psychologues sur des lieux d’attentats, accidents tragiques, drames de la pédophilie…Comme un secours aux personnes qui va inclure le soin du corps, mais intégrer le soin de l’âme, du cœur, de l’affectivité. Trouver l’harmonie c’est la quête de nos vies.
Le mot RÉSILIENCE
F. Maurice Goutagny

Le mot est emprunté à la physique qui veut exprimer la capacité de résistance d’un corps ou d’un matériau à un choc ou à une déformation.
Et dans les sciences humaines, ce mot est arrivé pour signifier la capacité de surmonter des altérations dans un système donné, altérations provoquées par des éléments perturbateurs. Cette capacité de surmonter peut permettre de retrouver l’état antérieur, initial, ou au moins de revenir à un fonctionnement normal.

PRENDRE SOIN DE LA PERSONNE

L’exemple fréquent de la séparation des parents peut nous aider à comprendre. Elle est bien souvent accompagnée d’une altération, d’un choc. Comment cet événement agit sur les adultes, les enfants, l’entourage ? Quels besoins sont mis en évidence pour recréer du lien ? Pour réparer ce qui peut l’être puisque nous sommes dans une situation de brisures au niveau de l’affectivité. Je vérifie mes capacités de résistance, d’endurance… Je fais émerger les fragilités afin d’avancer vers un prendre soin. Prendre soin de soi-même, prendre soin des autres.

UTOPIE DU NOUVEAU

Le mot résilience habite de plus en plus nos sociétés. Il peut être vu souvent comme un renouveau possible, retour à la paix, à la tranquillité. Il y a, en nous cette utopie du renouveau, de la pureté première qui peut être une fausse piste pour comprendre la résilience. Ah, je voudrais revenir comme avant ! Se dit bien souvent encore. Il y a aujourd’hui une utilisation large de la résilience, au sujet de la société, pour un village, un quartier, pour l’écologie… Un exemple de résilience urbaine viserait à trouver une construction pluridisciplinaire de la ville. Il faut choisir l’architecture, le design, l’écoconception, la maison adaptée, la planification sanitaire, le matériau des ponts et leur faisabilité. Nous sommes au cœur de la définition de la résilience puisqu’il s’agit de la vie, de la survie des personnes, de l’endurance des matériaux, de la capacité des personnes à résister aux événements.

POUR LA VIE
La résilience est résistance
Photo : Le Pont de Millau

Chacun est unique, et dans son cerveau, et dans son cœur. C’est notre environnement affectif qui va rester primordial. Notre force intérieure va accueillir l’événement, va s’édifier, se laisser détruire ou bien réagir. La résilience sera donc tout ce qui rejoint résistance, vitalité, créativité. La résilience est quelque part déjà donnée. Notre histoire personnelle est unique. Elle est un JE de construction ; ma vie m’appartient, c’est moi qui peu à peu en suis le responsable. Il y a eu dans mon histoire confrontation avec des faits plus ou moins traumatisants. Dans le présent, cette construction se continue faisant face à l’aujourd’hui pour éviter justement la destruction de ma personne ou de mon groupe. Là, j’ai à ma disposition : la réflexion, la parole, l’accompagnement, l’encadrement parfois.

F. Maurice GOUTAGNY
(Publié dans « Présence Mariste » n°298, janvier 2019)

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