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Proverbe chinois proposé par Marie Aude et Yann Lagouttefangez, parents de sept enfants, pour introduire cette interview.
Pouvez-vous brièvement présenter votre famille et nous dire comment cela se passe pour l’éducation dans le quotidien ?
Nous sommes les heureux parents de sept enfants qui font vraiment notre bonheur : Marie 16 ans, Véronique 14, Christophe 12, Julien 10, Claire 7, François 5, et Mathilde, bientôt 3 ans.
Concrètement, comment cela se passe la vie en famille ?
Chacun doit être lui-même avec ses qualités, ses défauts, son caractère ; tous, nous devons nous respecter et nous entraider pour avancer peu à peu sur la route de la vie. Pour nous, éduquer, élever une famille ce n’est pas, FORMATER les enfants ; c’est d’abord leur donner ce qu’ils attendent dans les premiers mois de la vie, la nourriture et les soins nécessaires, le sourire affectueux, la protection indispensable pour qu’ils acquièrent les forces physiques et morales et progressivement devenir plus autonomes, indépendants, responsables et libres.
Qu’est ce que vous considérez comme incivilités et n’acceptez pas de vos enfants ?
Si nos enfants, petits, dans l’ascenseur, ne saluent pas une dame, nous disons : « Dis bonjour à la dame ». Si le boulanger lors de l’achat de notre pain, donne quelques bonbons à Mathilde et qu’elle reste silencieuse, nous prenons alors dans nos mains les friandises et lui disons : « Qu’est ce qu’on dit quand on te donne quelque chose ? » Si nos aînés dans le train mettent leurs pieds sur les sièges, nous leur rappelons qu’il faut respecter le matériel et penser à ceux qui viendront s’asseoir là après. Si une personne âgée ou handicapée marche sur le trottoir et que Julien la montre du doigt en riant, nous répétons qu’il ne faut pas se moquer mais respecter l’autre quel qu’il soit.
C’est absolument vital !
Cette première éducation de base est-elle vraiment facile à appliquer de nos jours ?
Oui et non. Dans notre société actuelle, beaucoup de critères d’éducation ont changé ou changent par rapport au temps de nos grands-parents… Les enfants petits qui ont passé une bonne partie de la journée chez leur « nounou » ou à la crèche, ont fait l’expérience d’une certaine vie en société où se vivent de nouvelles relations et communications. Très souvent, des « marmots » de trois ou quatre ans veulent déjà imposer leurs lois et désidérata. Je crois que ce n’est pas s’opposer au droit de l’enfant que d’oser lui dire : « NON, ce n’est pas ainsi, tu n’as pas le droit de faire telle ou telle bêtise ». Ce mot « NON » peut être, malgré les apparences, un mot positif qu’il faut expliquer avec amour pour construire l’avenir et la personnalité de l’enfant.
C’est relativement plus facile à appliquer avec les petits mais plus difficile avec les jeunes ados qui s’affirment et qui parfois surtout en groupe veulent s’imposer.
Y a-t-il d’autres aspects de votre vie familiale que vous voudriez partager avec nos lecteurs ?
Malgré le rythme effréné de notre monde actuel, il nous semble absolument indispensable de passer du temps ensemble, malgré les multiples sollicitations, d’échanger, de discuter. Chez nous on mange toujours ensemble et avec les plus grands on regarde ensemble le journal télévisé ou d’autres émissions, le soir chacun raconte sa journée, et on commente cela ensemble, on s’écoute mutuellement, on échange nos avis et l’on se dit pourquoi on pense de cette façon.
Entretien réalisé par Marie-Françoise POUGHON
(Paru dans Présence Mariste N° 265, octobre 2010)
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