Annonciation
J’imagine Marie de Nazareth, une femme confiante, une femme de foi. Je l’imagine très proche de ses voisins et voisines, de leurs inquiétudes, de leurs joies. Elle vit une époque d’attente, de prière, de désir de changement. Une époque pré-messianique, un mélange de stress historique et d’attentes prophétiques. Dans ce contexte, Marie avance dans la vie, tout simplement, comme chacun et chacune de nous, sans trop se soucier de l’avenir mais attentive à tout signe de Dieu dans son quotidien.
Marie, une femme habitée par ce Dieu de la Vie qui est en nous tous. Elle sait faire des pauses. Gabriel devient le messager divin d’une proposition radicale et porte Dieu lui-même en elle. Et elle sera capable de distinguer dans les différents bruits de la vie quotidienne et le message profond, et l’appel de Dieu à devenir sa maman, sa messagère, son témoin. Et tout ça ne s’improvise pas.
Comment arriver à une telle perception, une telle sensibilité fine ? Par le calme, par la présence consciente. Respirer Dieu en nous, le laisser nous envahir par les inspirations inconscientes, le laisser nous enrichir de l’oxygène spirituel et savoir aussi expirer la bonté, la bienveillance, l’accueil envers nous-mêmes et envers les autres. Dans ces petits exercices de respiration consciente, nous laisserons l’Esprit de Dieu nous habiter comme l’air qui pénètre toutes les alvéoles de nos poumons et se remplit d’oxygène pour régénérer notre sang.
Marie a su le faire. Elle s’est préparée à la grande proposition de son Dieu. Elle le connaît bien ce Dieu des petites choses. Elle sait le reconnaître en tout instant comme dans l’appel définitif. Elle ose se poser et pose des questions : « Comment cela va-t-il se faire ? » mais sans hésiter elle a accepté cette volonté dans la joie et l’espérance pour toutes et tous. Sa prédisposition à l’écoute lui a permis de rapidement comprendre le comment et le pourquoi et surtout, le pourquoi. Elle se bouge et pour mieux bouger, elle sait faire le calme.
À chacun de nous de savoir nous préparer intérieurement, de savoir entendre les bonnes questions qui viennent de Dieu, par notre Gabriel à nous. À chacun de nous de nous bouger comme Dieu le veut. Plutôt que de nous demander comment, se demander le pour quoi. Nous écouterons Dieu nous parler de nos frères et sœurs en détresse. Nous l’écouterons nous inviter à l’accepter dans nos vies et à le porter vers la vie des autres, des plus petits.