On parle souvent de devenir ou de promouvoir une Église mariale. Mais on peut s’interroger pour savoir ce que cela signifie dans le concret de nos vies. Il suffit de contempler Marie dans ses gestes et ses paroles. Contemplons-là dans cette rencontre au sommet avec sa cousine.

Marie vient de recevoir en elle le don de la vie de Dieu : Jésus. Marie aurait pu se contenter de vivre ce mystère dans le calme et le silence de l’attente. Non, elle part en hâte pour servir. Cette rencontre est le modèle de toute vraie rencontre, l’accueil de l’autre dans sa différence. La toute jeune Marie et sa vieille cousine s’accueillent mutuellement. Élisabeth proclame l’accomplissement de la promesse et la foi pure de Marie. Marie proclame dans son Magnificat l’annonce et l’aurore du salut.

Avec Jésus vient le chamboulement de toutes nos valeurs et Marie rend grâces car pour Dieu rien n’est impossible. C’est l’annonce du royaume de Béatitudes Toutes deux se reconnaissent dans le don qui leur est fait : Dieu lui-même vient pour sauver son peuple. Élisabeth se laisse bousculer par l’irruption de Dieu dans notre monde et Marie exalte dans le Seigneur en son Magnificat. Toutes deux se rejoignent dans cet accueil de ce qu’il y a de plus sacré en l’autre. Un chemin nous est donné.

Marie nous apprend que toute rencontre est effacement et humble accueil devant le mystère de l’autre. Se mettre à son écoute, se réjouir de ce qu’il y a de beau et de grand en lui, se laisser bousculer par l’autre, se réjouir de ce qui peut grandir. Nous sommes appelés à vivre ainsi. Nos rencontres sont des visitations.