Récite ton chapelet, dit Dieu.
Cette prière-là, je te le dis, est un rayon de l’Évangile
On ne me la changera pas.
Ce que j’aime dans le chapelet, dit Dieu c’est qu’il est simple et qu’il est humble,
comme fut mon fils, comme fut sa mère.
Va, mon fils, dis ton chapelet de ton mieux.
Il ne t’empêchera pas de suivre la sainte liturgie que j’ai donnée à mon Église,
et qui est belle et qui est grande et magnifique
même quand elle est faite d’un cœur simple et qui ne veut que ma louange.
Récite ton chapelet, tu trouveras à tes côtés toute la compagnie rassemblée en l’Évangile :
La pauvre veuve qui n’a pas fait d’études
et le publicain repentant qui ne sait plus son catéchisme
la pécheresse effrayée qu’on voudrait accabler,
et tous les éclopés que leur foi a sauvés
et les bons vieux bergers comme ceux de Bethléem qui découvrirent mon fils, et sa Mère…
Récite ton chapelet, dit Dieu et ne crains surtout pas la ritournelle
car je vous connais bien : vous avez souvent la tête creuse, et la pensée qui tourne à vide.
Mais si vous voulez que je vous accorde de moudre le bon grain de l’esprit
vous devez vous prendre en patience vous-même, comme je le fais.
Il faut que votre prière tourne, tourne et retourne
comme font entre vos doigts les grains du chapelet.
Alors quand je le voudrais je vous l’assure vous recevrez la bonne nourriture qui affermit le cœur et rassure l’âme.
Allons, dit Dieu, récitez votre chapelet et gardez l’esprit en paix…