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Marie : la Vierge de l’écoute et de la réponse

Durant les nombreuses années passées à ND de l’Hermitage, combien de fois ai-je eu l’occasion de méditer avec des groupes de jeunes ou d’adultes devant cette fresque ! Celle-ci est facile à déchiffrer et nous ramène à la scène de Cana. Marie est là pour la noce d’un jeune couple. Il y a du monde. Et Jésus est venu aussi avec toute sa troupe de disciples. La fête bat son plein quand Marie découvre les visages inquiets des serviteurs et du majordome. Elle a vu, ils n’ont plus de vin !

Fresque de Gérard Crépin à ND de l’Hermitage

Et alors avec toute l’audace de sa confiance en Jésus, elle va provoquer celui-ci : « faites tout ce qu’il vous dira ! » et de l’eau des six cruches de purification, Jésus va en faire un nectar encore bien meilleur que le vin servi jusqu’alors. En méditant cette scène, nous les Maristes nous aimons invoquer Marie sous le vocable de la Vierge de l’écoute et de la réponse.

Si cette fresque se trouve dans la salle de la première communauté de l’Hermitage, c’est qu’elle nous parle de la spiritualité mariale de Marcellin. Rappelez-vous : c’était au début de son ministère à Lavalla. Il est appelé au chevet d’un jeune malade dans la montagne. Celui-ci se meurt. Certainement, Marcellin avait déjà dû rencontrer d’autres jeunes qui sont morts ainsi, ignorant de tout ne sachant surtout rien d’un amour de Dieu pour eux. Ce jour-là Marcellin a vu dans les yeux de ce jeune qui se mourait un appel à agir.

Je crois que Marcellin a vu en même temps l’appel de Dieu autant qu’une réponse urgente au besoin de la jeunesse de son époque. Sur le chemin du retour alors que le jeune venait de mourir, il se répétait : « il faut des frères, il faut des frères pour dire à la jeunesse toute la tendresse de Dieu. Champagnat s’est mis à l’école de Marie : Écoute et réponse.

Aujourd’hui encore les cruches sont vides. Beaucoup de jeunes ne trouvent plus de sens à leur vie. Ils n’ont plus d’idéal. Certains n’ont pas de pain, de dignité, d’éducation, mais surtout il manque de témoins, frères ou laïcs pour vivre une présence aimante qui les aidera à grandir dans toutes les dimensions de leur personnalité.

En contemplant cette fresque je m’interroge : serais-je la cruche qui se maintient droite dans son quant-à-soi, son égoïsme et qui ne produit rien ? Ou bien serais-je la cruche qui se laisse bousculer par les appels pressants de la vie de notre monde afin de partager le vin généreux de la joie et du bonheur pour tous ?

Notre Dame de Cana demande à Jésus de remplir ma cruche de son amour.

F. Jean-Pierre Destombes

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