Une façon de répondre à l’appel vocationnel de Dieu pour nous tous, laïcs et frères, jeunes et moins jeunes, c’est de s’imaginer à la suite de Jésus. Imaginons-nous dans les épisodes évangéliques en tant qu’acteurs, en tant que témoins, en tant qu’hommes et femmes "du chemin". La suite de Jésus comme un chemin de découverte, de nous-même et des autres. Avec les attitudes radicales de Jésus, avec sa liberté et son originalité, avec sa radicalité transformatrice.
Pensons au moment de la rencontre de Jésus avec le jeune riche qui le quitte parce qu’incapable de répondre à ses appels avec générosité. Peu importe si nous sommes avec Jésus au moment de la guérison du paralysé, celui qui va réapprendre à marcher grâce à l’invitation de Jésus, leçon que nous pouvons tous apprendre aussi.
L’épisode des disciples d’Emmaüs est un moment fort de l’expérience vocationnelle. Dans le doute, dans la fuite, dans l’éloignement des belles expériences de vie, déçus par la mort violente de Jésus, une ombre de résurrection vient à nos côtés pour changer notre vision étroite des choses. Nos jugements partent rapidement dans un sens ou un autre. Nous arrivons à des conclusions définitives trop vite.
Nous sommes les disciples d’Emmaüs quand nous nous laissons emporter par la déception, la frustration, la déprime. Marchons avec eux, accueillons ce passant qui va nous demander : « De quoi vous parlez entre vous ? Qu’est-ce qui vous inquiète ici et maintenant ? ». Et nous pourrons évoquer nos recherches les plus récentes, notre accueil des dernières propositions qui nous sont venues du Chapitre général. Ce sera, peut-être, avec une sensation d’incertitude légitime. Et Jésus sera à nos côtés, il marchera avec nous pour nous aider à regarder plus loin.
L’appel à une spiritualité plus profonde et plus mariste n’est pas nouveau. Les engagements avec les plus faibles, la sensibilité pour la défense des droits des enfants, les nouvelles présences en périphérie… nous ont ouvert une nouvelle compréhension de nous-même en tant que « Maristes de Champagnat ». Avec Marcellin, avec Jésus, nous avons compris le sens des Écritures saintes, le sens de notre tradition dès nos origines. Avec lui, nous serons capables de courir annoncer ce que nous avons compris et expérimenté. Jésus compte sur nous. Marcellin nous encourage à le suivre.