Etre et/ou devenir grands-parents

« L’art d’être grand-père » (grands-parents) aujourd’hui.

« On ne devient pas grand-parent de son propre chef, on est fait grand-parent par ses enfants qui en décident ainsi. »

PROMUS AU RANG DE PAPY, MAMIE

Ça y est ! Voilà six mois que nous sommes grands-parents d’une petite fille, la plus belle du monde bien sûr, et nous venons de rejoindre ces milliers de grands-parents qui le sont devenus et le deviendront, comme ça, sans aucune préparation !

La promotion au rang de papy et mamie bouscule quelque peu la vie quotidienne

Cette « promotion » au rang de papy et mamie bouscule quelque peu notre vie quotidienne et nos convictions sur le déroulement habituel des choses ! Il y a peu –j’allais dire autrefois– les parents, en mariant leurs enfants, se faisaient à l’idée de devenir grands-parents. Aujourd’hui ils sont faits grands-parents, sans que les étapes soient respectées ! C’est ce qui nous est arrivé. Alors, tout se précipite, tout se bouscule : vous découvrez à la clinique-maternité que votre fille n’est plus seulement jeune fille, mais aussi maman et ça vous donne le sentiment de prendre un « coup de vieux », surtout quand elle vous demande avec beaucoup d’à-propos : « à partir de maintenant comment voulez-vous qu’Anita vous appelle : Grand-père, pépé, papy ? Grand-mère, mémé, mamie ? » Et en quelques secondes, vous devez vous déterminer et endosser ce nouveau titre qui fait accéder au statut de grand-parent !

ÉMOTION ET QUESTIONS

Dès cet instant, n’allons-nous pas être définitivement dans la case des « vieux » ! Pourtant, c’est une immense émotion qui vous envahit le cœur et vous laisse les yeux humides quand vous prenez dans vos bras votre petite-fille ; on se sent humble devant ce petit visage lisse, rond, rose, et qui « vient au monde », sans trop se poser de questions. Les questions, ce sont les parents et les grands-parents qui s’en posent et, c’est bien vrai, nous nous en posons, nous nous en poserons !

DÉCOUVERTE D’UN PETIT D’HOMME

Avec la naissance de notre petite-fille, nous venons de naître à la grand-parentalité et nous pressentons que nous allons découvrir progressivement notre nouvel état.

Sentiment étrange, d’ailleurs, de percevoir, au fil des semaines, que ce petit être change, réagit, sourit, éclate de rire, babille. Nous percevons déjà les étapes à venir où nous devrons certainement être disponibles pour des gardes éventuelles ; nous apprenons que 82 % des enfants de moins de 6 ans sont gardés régulièrement par leurs grands-parents ; ferons-nous partie de cette majorité ou des 18 % qui ne les gardent qu’occasionnellement ? (statistiques de Dialogue et Relations sociales de 2006) ? Nous pressentons aussi que, dans ces moments privilégiés avec notre petite-fille, nous devons apprendre à la connaître, à lui révéler qui nous sommes, d’où nous venons, quels pays nous avons parcourus, quelles frontières nous avons franchies avant de prendre racine sur les berges du Gier, si chères à Marcellin Champagnat.

SAURONS-NOUS TRANSMETTRE ?

Quelle sera son éducation ? Saurons-nous lui transmettre notre mémoire familiale, dépasser les liens du sang pour l’ouvrir aux liens de la fraternité, de l’étranger ? Saurons-nous élargir notre cœur, et le sien, ouvrir notre intelligence, et la sienne et ne pas nous contenter de ronronner béatement ? Ses parents sauront-ils lui transmettre le goût de la liberté, de l’attention aux autres, de la recherche spirituelle, du respect ? Peut-être sommes-nous en plein rêve, en plein délire de tout nouveaux grands-parents ! Nous devons certainement avancer sur ce chemin et pas seulement faire état de notre nouveau statut, sans oublier que « la première chose à faire, quand un bébé s’installe parmi nous, c’est de lui garantir un présent digne, pas de lui asséner des leçons sur l’avenir. » (Bruno Frappat).

Savoir être présent, sans s’imposer

Pourtant ces interrogations nous habitent, et nous soucier de l’avenir de notre petite-fille nous semble naturel ; et cependant, nous savons bien que l’avenir lui appartient, ce sera à elle de le construire et nous devons lui laisser la chance de mûrir et le temps de grandir. Le secret de devenir des grands-parents heureux se cache certainement dans cette conviction forte que nous a transmise Marcellin Champagnat… « Pour bien élever les enfants (petits-enfants aussi) il faut les aimer. » Alors, là, nous avons notre chance !

Anne Marie et Henri
(Paru dans Présence Mariste, N° 260, Juillet 2009)

APPRENDRE À LIRE DES HISTOIRES : Conseils

Les grands-parents jouent souvent un rôle essentiel dans l’apprentissage de la lecture. Voici quelques pistes de réflexion :

  • L’apprentissage de la lecture doit être, avant tout, un plaisir et il est primordial de ne pas confondre plaisir et gavage.
  • De même, ne pas chercher à imposer à l’enfant les livres édifiants qui nous ont fascinés.
  • Éviter d’imposer Kant, Proust ou Descartes avant qu’il n’ait l’âge de comprendre ce qu’il a sous les yeux !
  • Pour amener l’enfant à la lecture (le principe est valable d’ailleurs pour tout apprentissage) : rien ne sert de tenir de grands discours sur les vertus de la lecture.
  • Le moyen le plus efficace est encore de pratiquer et de montrer l’exemple.
  • Ne pas hésiter à exprimer aux enfants à quel point la lecture apporte à soi-même du plaisir et permet de s’évader.
  • Ne pas tenter de contraindre l’enfant à lire car il risque de se cabrer et de la prendre en aversion.
  • Enfin, associer l’image à la lecture. L’usage des bandes dessinées est utile car l’image permet de jeter un pont entre la lettre et l’idée.
QUELQUES CHIFFRES… Repères
  • On compte 13 millions de grands-parents en France, dont plus de 7 millions de femmes (Insee 2007).
  • En 2007, l’âge moyen auquel les femmes devenaient grands-mères pour la première fois était de 50 ans, les hommes le devenant à 52 ans.
  • À 56 ans, une personne sur deux a au moins un petit-enfant.
  • En 2006, l’espérance de vie pour les femmes était de 84,4 ans et pour les hommes de 77,5 ans (Insee).
  • L’espérance de vie a progressé de près de 30 ans en un siècle.
  • Au 1er janvier 2008, il y avait en France 20 115 centenaires (contre environ 100 en 1900) et 1 414 920 personnes âgées de 85 ans et plus (contre 423 000 en 1970).
  • Mariages religieux en 1980 : 217 479.
  • Mariages religieux en 2006 : 89 014, soit une baisse de 59% en 26 ans (statistiques de l’Église catholique de France).

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