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Réveille tes sens

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Comprendre la Visitation de Marie à Elisabeth c’est faire le même chemin (Présence Mariste n°296, juillet 2018)

Réapprendre à se sentir vivant, personne unique, aimée de Dieu. Les 6 sens : tact, vue, odorat, ouïe, goût, pensée. Prendre contact avec son corps. Quitter la tête, sentir le corps. Sentir les évangiles et ses appels à la vie en vérité dès la pleine conscience. Le Magnificat
F. Toni TORRELLES

Comprendre la Visitation de Marie à Elisabeth, c’est faire le même chemin. Certains imaginent ce voyage de Marie avec Joseph : Marie pour aider sa cousine à Ain-Karem, Joseph pour aller visiter sa famille à Bethléem. Un long chemin de plus de 120 kilomètres. Des jours et des nuits avec un âne pour quitter leur confort et visiter les autres.

Imaginons Marie sensible à tous les messages de la nature et de l’humanité en faisant ce chemin avec tous les sens : la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher et aussi la pensée et les sentiments.

La vue ouvre à la nouveauté. Regarder plus que de voir. Trouver en chaque détail observé, un trait de Dieu qui nous accompagne. Regarder l’immensité du ciel, des nuages, et la petitesse des plantes, des insectes … Apprendre à regarder autrement, en profondeur.

L’ouïe . Un monde de sons, de langages et de louanges. Entendre nos pas sur le chemin, sur les feuilles tombées, le vent dans les branches. Entendre la respiration, les sons du village, les voix des enfants. Se remplir de tous ces stimulus. Une écoute différente, dans le silence.

V_Marie - art Visitation2

L’odorat. Sentir la terre après la pluie, la chaleur sur les champs de blé, l’humidité de l’oasis proche, le parfum des palmiers et des dattes tombées… Que de messages subtils pour réveiller notre attention !

Le soir, autour d’un petit feu, se réjouir avec Joseph et savourer des mets simples, le goût du pain, du fromage, des raisins secs. Une préparation de la table de la fraternité, de l’action de grâces. Un espace de dialogue silencieux, de remerciement, de louange gratuite.

Et finalement, les personnes, les émotions, les rencontres interminables. Le temps de se poser pour ressentir les différentes étapes parcourues et les convertir en louange spontanée. Une louange qui arrive de l’habitation de Dieu en nous tous, spécialement en Marie et Elisabeth.

« Ce chant que la Vierge entonna et que l’Église devait conserver sous le nom du Magnificat ne fut pas comme ces cadeaux obligés qu’on a transportés tout le long du voyage et qu’on est heureux, aussitôt arrivé, de déposer aux pieds de son hôte pour s’en débarrasser. Il n’en fut que le premier des innombrables cantiques qu’Elisabeth et Marie firent monter vers Dieu tout au long des trois mois qu’elles passèrent ensemble. » (Guillaume de Menthière, « Marie de Nazareth »)

F. Toni TORRELLES
Equi Voc
(Publié dans « Présence Mariste » n°296, juillet 2018)

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