L’appel pour la mission
Il y a trois ans, le Frère Seán SAMMON, supérieur général et son conseil ont décidé que les Frères Maristes se joindraient à l’effort de l’Église pour relancer la mission, en Asie.
Cet effort est devenu nécessaire car l’Évangile et le christianisme ne sont guère connus dans ce continent ; même si l’Église catholique y est présente depuis plus de 400 ans. Actuellement, une centaine de Frères Maristes venant de divers pays ont commencé à vivre cette aventure passionnante.
Annoncer l’Évangile aujourd’hui
Depuis longtemps, l’Église présente en Asie a rédigé de très beaux documents précisant les conditions fondamentales nécessaires pour la mission en Asie, à notre époque. L’essentiel : Faire connaître aux gens l’histoire de Jésus, avant tout par le témoignage de notre vie. Cela signifie que nous devons oublier la méthode « papa Noël » consistant à venir avec une hotte bien garnie !
Il s’agit de rejoindre les gens là où ils se trouvent, vivre avec eux, connaître leur culture et leur tradition, voir les défis, leur offrir l’amour de Dieu, et travailler ensemble avec l’Église locale.
Notre mission actuelle au Cambodge
Nous sommes trois Frères Maristes à avoir commencé la mission « ad gentes ». Mais depuis plusieurs années déjà, quelques Frères maristes australiens font un merveilleux travail dans une école de la capitale — celle-ci a pour nom « La Valla » — accueillant des enfants handicapés. Nous avons des contacts avec eux. Et dans quelque temps, un autre groupe de trois Frères viendra renforcer cette présence mariste.
Notre pays d’accueil
La mission « ad gentes » commence par un temps de préparation à Davao (Philippines), en particulier pour mieux maîtriser l’anglais, indispensable dans tous ces pays, et pour discerner le futur pays de mission de chacun.
Le Cambodge est un pays au passé prestigieux. Depuis la grandeur du Royaume d’Angkor, au Moyen-Âge, jusqu’à aujourd’hui, les Khmers ont une longue histoire, souvent traversée par de très grandes souffrances. Ils n’ont jamais été vraiment libres ; ayant subi le système féodal, la domination du Laos et du Vietnam, la colonisation française, le génocide perpétré par les Khmers rouges, et aujourd’hui, la corruption et un système de gouvernement autocratique.
La présence de l’Église catholique
L’Église catholique au Cambodge est marquée assez fortement par la tradition française, avec une forte présence des M.E.P. (Missions Étrangères de Paris). Sur les 3 diocèses catholiques, 2 ont un évêque issu des M.E.P. L’évêque de Phnom Penh, Mgr Émile DESTOMBES, M.E.P français, et frère de deux Frères Maristes. Celui de Kampang Cham est un M.E.P indien, le 3e, celui de Battambang est un jésuite espagnol.
Une société fortement marquée par le boudhisme
La vie du peuple khmer se déroule dans un environnement bouddhiste. Les chrétiens constituent une toute petite minorité et, dans la vie publique, aucun signe chrétien. Les fêtes européennes traditionnelles ou religieuses ne disposent d’aucun espace public et le Ministère de la culture et des Religions a défendu aux Églises de recruter publiquement de nouveaux membres.
Un dépaysement total
Nous sommes trois Frères Maristes : Brian, d’Australie, Francis, du Ghana et moi-même, Bernhard, d’Allemagne. Notre premier souci a été de trouver des instituteurs Khmers pour apprendre la langue qui ne ressemble en rien à nos langues européennes. On peut dire aussi que pour tous les aspects de la vie, depuis la nourriture jusqu’aux croyances religieuses, tout est totalement différent et nouveau pour nous. On mange, par exemple, des serpents, des cafards, des araignées. Chacun est content de profiter des transports routiers, mais personne ne respecte les règles. On accepte des événements, des accidents, la misère et toute chose, avec patience, car cela fait partie du destin…
Notre future mission
Nous venons de recevoir l’invitation officielle de l’évêque de Battambang pour commencer notre apostolat dans son diocèse. Cela se passe de la même manière pour les Frères « ad gentes » envoyés dans les autres pays d’Asie : on se prépare en apprenant la langue et en cherchant un champ d’apostolat. Et il y en a des milliers.
C’est avec une grande joie et pleins d’espérance que nous voulons servir ce peuple khmer si attachant.
Frère Bernhard TREMMEL
(publié dans « Présence Mariste » n°256 Juin 2008)