La mission mariste dans le monde

Le terme « Missions » a longtemps été employé pour désigner le lieu où les Maristes étaient envoyés pour évangéliser… C’est ce concept que l’on retrouve dans l’expression « aller en mission » ou « être missionnaire » (Présence Mariste N° 272, juillet 2012)

Aller en mission : cette façon de parler, de penser, met l’accent sur l’idée de quitter son propre pays pour aller vers d’autres terres y porter l’Évangile. Le fondement de la mission est la motivation de foi qui a animé les Frères. Quitter son propre pays était la manière pratique de répondre à l’invitation de Jésus : « Allez et enseignez ».

Un concept parallèle inclus dans cette acception indiquée ci-dessus est celui des « fondations » maristes dans d’autres pays. Marcellin a proposé à ses Frères un objectif ambitieux : être présents « dans tous les diocèses du monde ».

1836 : premier envoi missionnaire

Les représentants des cinq continents, frères et laïcs, à Mendès, témoignent de l’universalité de la mission mariste

Les Frères Maristes ont répondu à l’appel d’aller en mission dès les commencements de l’Institut. Les premiers missionnaires que Marcellin a envoyés en Polynésie sont partis du Havre le 24 décembre 1836. Ils arrivèrent dans les îles comme catéchistes pour aider les Pères Maristes. Au total, Champagnat envoya 9 Frères dans les îles de la Polynésie.

Les derniers Frères qui partirent de France pour ces terres le firent en 1859, à la fin du mandat du Frère François, successeur de Marcellin. Et de nouveau, à partir de 1871, les Frères missionnaires se rendirent en Australie, en Nouvelle Zélande et dans les îles de la Polynésie pour y fonder des écoles.

Embraser le cœur de l’amour de Dieu : tel est le but de toute mission !

Deux autres vagues importantes de missionnaires…

En France, dès 1880, les professeurs des Congrégations religieuses furent renvoyés des écoles d’État où l’enseignement devait être obligatoire, gratuit et laïc. À partir de 1889, 13 groupes de Frères quittèrent la France et partirent pour les missions. L’obligation de partir de France pour les Frères favorisa un grand développement de l’Institut Mariste dans tout le monde.

Dans les années 1950

Voir Jésus dans les yeux des enfants

Durant le généralat du Frère Léonida, on donna un fort élan à l’activité missionnaire et l’on fonda des communautés dans plusieurs pays.
Les Frères qui sortirent de Chine fondèrent en Malaisie, à Singapour, en Indonésie et au Japon. On fonda aussi aux Philippines. La présence mariste commença en Afrique, au Nigéria, se poursuivit avec le Rwanda, l’Angola, la République Centrafricaine, le Zimbabwe, la Zambie, le Malawi, le Cameroun, le Congo Brazzaville et le Mozambique. En Amérique, les Frères arrivèrent en Bolivie et en Équateur. Des Frères du Brésil fondèrent des œuvres au Portugal.

Sous le souffle de Vatican II

Le Concile Vatican II instaura de nouvelles directives au sujet des missions. Le document conciliaire « Ad Gentes », au sujet de l’activité missionnaire de l’Église, donna une base nouvelle au concept de mission.

Durant le généralat du F. Basilio s’ouvrirent de nouvelles communautés dans des pays où il n’y avait pas de présence mariste ; ainsi, la Province de Catalogne a fondé au Paraguay ; celle de l’Amérique Centrale au Panama et au Nicaragua ; celle de Levante en Côte d’Ivoire ; le Mexique le fit en Corée du Sud et les Frères du Sri Lanka en Inde. Durant le mandat du F. Charles Howard, les Frères s’établirent en Haïti, au Kenya, au Libéria, en Thaïlande et en Nouvelle Guinée, et retournèrent en Hongrie ; ils fondèrent en Guinée Équatoriale, au Vanuatu, en Honduras, en Tanzanie et au Tchad.

Grandir et s’épanouir dans la joie

L’appel vers l’Asie…

La Conférence générale des Provinciaux, réunis au Sri Lanka en 2005, fut l’occasion de répondre à l’appel de l’Église, lancé à travers le document « Église en Asie (1999) » , publié à la suite du Synode de l’Asie (1998). La réponse mariste s’est concrétisée à travers le « Projet ad gentes » pour commencer une présence mariste plus significative en Asie. Le projet envisageait également la possibilité d’aider d’autres régions maristes où la présence mariste est précaire.
Dans la lettre de convocation de la Conférence générale, F. Seán établissait la mission « ad gentes » comme le deuxième des cinq signes des temps que la Conférence devait étudier. F. Seán disait : « Nous affirmons l’importance de la ‘mission ad gentes’ étant donné que cet aspect fondamental de notre vie est en train de perdre progressivement sa force ces dernières années… Je le dis : nous devons reconnaître que notre esprit de missionnaires ad gentes a besoin d’être renforcé de nos jours ».

Cet appel a été entendu par de nombreux Frères. Même si l’enthousiasme de départ n’a pas suscité le nombre de Frères rêvé initialement prévu, nous pouvons rendre grâce à Dieu pour les 41 Frères et les 5 Laïcs qui, actuellement, font partie du Secteur d’Asie appelé « Mission ad gentes ». Le Secteur compte 45 personnes regroupées dans six pays : Bangladesh, Bengale Occidental (Inde), Cambodge, Thaïlande, Viêtnam et Philippines.

C’est un miracle de la grâce parce que ces personnes ont dû abandonner leur contexte culturel, leur famille, leurs amis et leur Province, et partir, comme Abraham, sans savoir très bien où ils allaient. Mais la mission ad gentes est une partie constitutive de la vie de l’Église.
L’Institut participe ainsi, de manière très concrète, à la réalisation de cette dimension ecclésiale d’envoyer des Frères à la lointaine terre d’Asie. De cette façon, se continue la tradition commencée par Champagnat : depuis les débuts de l’Institut, celui-ci n’a jamais cessé d’envoyer des Frères en mission ad gentes. Nous souhaitons que cette mission produise des fruits abondants et aide à revitaliser l’Institut. C’est aussi un des objectifs de la mission ad gentes.

S’instruire comme tout autre enfant du monde

Faire connaître et aimer Jésus Christ

Aujourd’hui, la présence et la mission maristes se retrouvent dans 79 pays des 5 continents. Nous sommes une communauté de plus de 50 000 Frères et Laïcs au service de très nombreux enfants et jeunes dans différents contextes culturels et sociaux.

Comme ces jeunes du Paraguay, imaginer un monde meilleur

_ La mission mariste puise sa force et sa vitalité dans la force de l’Esprit, dans la présence de Marie et de Marcellin et dans le cœur enflammé de tous ceux qui s’identifient au charisme mariste. « Je ne puis voir un enfant ou un jeune sans éprouver le désir profond de lui crier comme il est beau de vivre et comme est grand l’amour que Dieu le Père a pour nous. » (M. Champagnat).


FF. Antonio M. ESTAÚN, Teófilo MINGA et João Carlos DO PRADO
(Publié dans Présence Mariste N° 272, Juillet 2012)

Dans la même rubrique…

Mots-clés

Articles liés

Revenir en haut