Le Frère Seán Sammon, Supérieur général qui a lancé la Mission ad Gentes en Asie après la Conférence générale de 2005 au Sri Lanka, rappelait souvent la nécessité d’une « Révolution du cœur ». Il n’y a pas de futur pour notre Famille sans cette révolution faite d’audace, de générosité, de départs vers des terres nouvelles. |
Comme Abraham
Quand des Frères quittent leur pays, de beaux collèges, leurs amitiés profondes, leur Province, tout ce qui fait l’horizon de leur sécurité, pour aller vers des pays où tout est nouveau : gens, langue, culture, Église locale, il faut vraiment une grande audace de la foi et du cœur. Ces Frères acceptent de perdre leurs repères humains. Comme Abraham, ils partent vers des terres inconnues, avec la seule boussole de la foi, sûrs que Dieu les précède parmi les gens qui les attendent.

47 Frères sont aujourd’hui présents dans les pays d’Asie où notre Congrégation centre ses efforts missionnaires : le Bengladesh, l’Inde du Nord, le Cambodge, le Viet Nam, la Thaïlande, mais aussi l’Algérie, Haïti, le Canada et d’autres pays… Ces Frères, jeunes et moins jeunes, viennent de tous les horizons : Amérique, Europe, Afrique, Océanie, Asie. Leurs départs signifient aussi la générosité des Provinces qui les envoient, les accompagnent de leurs prières et se privent de Frères excellents.
Pourquoi partir ?
Trois forces intérieures poussent un Frère ou un laïc mariste à faire le choix de la mission :
- Une profonde expérience d’être aimé par Jésus et Marie et un désir très fort de répondre à cet amour.
- Comme Marcellin, ils éprouvent le désir de faire connaître et aimer Jésus parmi les enfants et les jeunes, surtout si ceux-ci n’ont jamais entendu parler du Seigneur.
- Le besoin, à travers cette aventure missionnaire, de créer de nouvelles chances de vie à notre Famille : c’est « la refondation ».
La première mission des frères et des laïcs maristes : faire connaître et aimer Jésus et Marie
Un appel qui n’est pas d’aujourd’hui
En fait, tout le mouvement de la Mission ad Gentes revit l’expérience des premiers chrétiens partis dans toutes les directions du monde pour annoncer leur Seigneur. L’Église, par nature, est missionnaire et universelle : « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8).
L’Institut vit un temps de Pentecôte et renoue avec toute l’énergie missionnaire des premiers Frères autour du Fondateur. Dès les origines, nous trouvons l’idéal missionnaire de Marcellin : « Tous les diocèses du monde entrent dans nos vues ! »
Tout part d’un appel du 20e Chapitre général de 2001 qui invitait l’Institut à créer une plus grande internationalité. Cet appel se concrétise après la Conférence générale de 2005 au Sri Lanka qui permet aux Frères une expérience de l’Asie. La Mission ad Gentes est surtout une grande ouverture à l’Asie, comme l’avait demandé l’Église dans plusieurs de ses documents : l’Asie, le continent le plus peuplé et le moins christianisé. Dans ce sillage, le 21e Chapitre général nous invite à partir comme Marie vers des terres nouvelles : Dieu, l’Église et les hommes nous attendent.
Frère Giovanni BIGOTTO
(Publié dans Présence Mariste N° 263, avril 2010)