Origine des noms à l’ Ecole St-Joseph de Marseille

Etude des origines de la population scolaire de l’école Saint-Joseph. (« Présence Mariste » n°201, octobre 1994)

La réputation cosmopolite de Marseille n’est plus à faire et il s’agit d’une conséquence logique de sa situation géographique et de son histoire. Le port était l’ouverture de la France sur l’Afrique et l’Asie, avant le développement de l’aviation. La légende de Gyptis et Protis, mariage entre autochtone et émigrant grec préfigure la situation actuelle de la population.

Une étude approfondie des origines de la population scolaire de l’école Saint-Joseph exigerait un sondage sérieux envisageant l’origine des parents et grands-parents. Le temps imparti ne nous le permettait pas : nous nous sommes penchés sur les noms proposés par les listes de classe et portant sur 800 élèves.

Une précision s’impose avec force : l’indication de l’origine du nom ne préjuge en rien de la nationalité française actuelle, — acquise souvent depuis des générations — du porteur de ce nom. Il s’agit donc d’un simple constat statistique sans prétention.

Nous obtenons ce résultat :

Noms d’origine :

  • française : 49,00%
  • italienne ou corse 26,00 %
  • ibère (Espagne, Portugal) : 7,00 %
  • arabe : 4,30 %
  • juive : 4,00 %
  • anglo-saxonne : 3,20 %
  • grecque :2,20 %
  • asiatique 1,80%
  • arménienne : 1,04%
  • russe : 0,78 %

Cette statistique est légèrement faussée par les nombreux noms d’origine étrangères, francisés par modification de la terminaison : Martini devient Martin, Vartanian devient Vartan, etc..

Et puis qu’est-ce qu’un nom « dit français » lorsqu’on sait, par exemple, que les terminaisons en « ard », fréquentes, sont d’origine germanique !

Nous remarquons que les noms français ne représentent pas la moitié de la population scolaire. L’importance des origines italiennes et corses s’explique par l’histoire et la géographie de la ville.

Nous avons symboliquement porté les 4 % de noms d’origine juive en Méditerranée sans leur attribuer une nationalité israélienne : plus souvent sépharade qu’askénase, ils sont davantage issus d’Afrique du Nord.

Les 4,3 % de noms d’origine arabe sont sensiblement inférieurs au pourcentage total de la ville de Marseille.

Une lecture rapide du « trombinoscope » de l’établissement permet de constater, à l’évidence, la présence de quelques élèves de race noire, mais leur nom n’est pas caractéristique de leur origine. En conclusion nous pouvons constater que la population scolaire de l’école Saint-Joseph, à l’instar de la ville de Marseille, a des origines très diverses et se sent néanmoins tout à fait à l’aise en Provence.

Frère Louis RICHARD

(Publié dans « Présence Mariste » n°201, octobre 1994)

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