Une langue c’est un système de signes qui avec des lettres et des sons particuliers permet d’exprimer le monde, et tout ce qui s’y passe. La langue c’est la vie ! Pour rendre tout cela d’une langue à une autre, il y a pour l’écrit, le traducteur et pour l’oral, l’interprète.
Mission du traducteur
La mission du traducteur consiste à partir d’une langue source écrite pour rédiger un document écrit dans une langue d’arrivée différente. Pour cela il s’agit d’utiliser des mots fidèles à la lettre, de respecter la grammaire tant dans un idiome que dans l’autre, de s’adapter au ton du texte originel comme de l’autre qu’il s’agisse d’un texte écrit littéraire, journalistique, technique ou scientifique et à la métrique si c’est de la poésie. Cependant le traducteur dispose avec le document écrit à traduire, de plus de temps pour réaliser un travail sérieux et le rendre dans une autre langue en essayant de reproduire le plus possible le rythme et la stylistique originelles.
Mission de l’interprète
L’interprète traduit lui, des idées exprimées oralement en direct, des dialogues. Certes, il doit respecter les mêmes obligations que le traducteur mais ne dispose pas de beaucoup de temps de réflexion surtout quand il s’agit de traduction simultanée. Il doit donc faire preuve de souplesse, d’une grande capacité d’analyse et d’une parfaite maîtrise des deux langues. La traduction, « translation » en ancien français dans les deux cas de l’écrit comme de l’oral, est une transposition dans une langue correcte et idiomatique d’un contenu qui peut être rempli d’images, d’allusions bibliques, mythologiques ou historiques, de proverbes ou de jeux de mots particulièrement ceux basés sur la phonétique de la langue à traduire, comme le faisait brillamment Raymond Devos.
Bien traduire, c’est connaître l’évolution des langages
Pour bien traduire, il faut « interpréter », de façon objective et fidèle et toujours en lien avec un bon bagage socio-culturel qui permettra de trouver des équivalences à certains idiomatismes, expressions, proverbes ou termes spéciaux qui sinon seraient intraduisibles, car une langue se transforme au long du temps et naît toujours des modes de vie qui évoluent ainsi que les usages communs en lien avec les éléments historiques et culturels. On ne peut en aucun cas, ni à l’écrit ni à l’oral, faire une traduction littérale ou du mot à mot, ce que font hélas maintenant les traducteurs mécaniques d’ordinateur.
Une langue n’est pas une construction artificielle qu’on pourrait reproduire avec un calque. Souvent des mots, des expressions n’ont pas toujours d’équivalents exacts. Il faut donc connaître la culture, l’histoire, le style, le ton, suivre l’évolution des langages pour essayer de dominer ces multiples problèmes en tous genres, comme par exemple, les mots techniques ou très spécialisés du monde informatique, publicitaire, scientifique, politique, administratif ou juridique. Pourtant il faudra faire preuve aussi d’une grande rigueur dans le choix des mots et être d’une neutralité totale et spécialement l’interprète qui intervient dans un échange d’idées ou un jugement, ses propres idées ou impressions personnelles ne devant jamais transparaître dans la traduction.
Une difficulté aussi de la traduction juridique réside dans les différences substantielles existant entre le droit français et celui des autres nations, il faudra trouver l’équivalent sans faire une réécriture, une paraphrase ou une adaptation libre explicative.
Traduire sans contresens ni doutes grammaticaux
Pour traduire correctement tant à l’écrit qu’à l’oral, il faut utiliser des automatismes dans un va et vient continuel d’une langue à l’autre, avec une technique précise qui va de l’approche générale à l’approche plus détaillée dans un registre sérieux qui évitera toujours les contresens ou les doutes grammaticaux.
En effet, parfois, l’utilisation d’un simple article au singulier ou au pluriel peut avoir des conséquences graves. Par exemple la traduction de la Résolution 242 des Nations Unies du 22 Novembre 1967 pour l’État d’Israël qui veut que soit utilisée officiellement sa version anglaise alors que les Palestiniens souhaitent la traduction française. En effet en anglais il est écrit : « With’drawal of Israel armed forces from territories occuped in the recent conflict », ce qui peut se traduire par : « Retrait des forces armées israéliennes DE territoires occupés lors du récent conflit » mais on peut aussi interpréter : « Retrait des forces armées israéliennes DES territoires occupés lors du récent conflit ».
En français FROM TERRITORIES oblige à choisir entre DE ou DES ce qui produit des sens différents, "DES" impliquant le retrait de tous les territoires alors que l’autre possibilité évoque le retrait que d’une partie d’entre eux. Ce choix est très grave de conséquences car il entraîne ou non la paix au Moyen Orient.
Oui, la traduction écrite ou orale n’est pas un acte facile ni définitif et avec Monsieur Pierre Leyris qui a traduit l’œuvre de Herman Melville, nous pouvons affirmer : « Traduire c’est avoir l’honnêteté de s’en tenir à une imperfection allusive. »
Interprète Expert Traducteur Juré
- Traduction de FILER à L’ANGLAISE
en espagnol : DESPEDIRSE A LA FRANCESA (Prendre congé à la française)
en anglais : To take french leave (ah ces Français !)
- Traduction de FAIRE SON BEURRE (gagner de l’argent)
en espagnol HACER SU AGOSTO
Allusion au mois d’août qui était le meilleur moment pour trouver du travail avec les moissons en Castille
- Traduction de LA NUIT PORTE CONSEIL
en espagnol CONSULTAR SU ALMOHADA (consulter son oreiller.)
- Traduction de JETER L’ARGENT PAR LES FENÊTRES
en espagnol ECHAR LA CASA POR LA VENTANA (passer la maison par la fenêtre)
- Traduction de TIRER LA COUVERTURE A SOI
en espagnol ARRIMAR EL ASCUA A SU SARDINA (mettre sa sardine sur un charbon ardent)
allusion aux travailleurs d’Andalousie à qui on distribuait des sardines crues pour manger et qui les faisaient cuire en prenant un charbon ardent, du feu qui était allumé dans la cour.