Tout d’abord ce fut le Tiers Ordre de Marie (TOM). C’était la branche laïque mariste dont rêvait le Père Colin et qui, en fait, a été fondée par le Père Eymard. Chaque maison mariste créait son TOM. Ses membres, après une période de noviciat faisaient profession, consécration à la Sainte Vierge, et engagement temporaire ou perpétuel à suivre la règle du TOM et à s’entraider avec les Maristes.

Le directeur spirituel (un Père Mariste) avait dans ces groupes pratiquement toujours la parole et le pouvoir. A Paris, il y avait un TOM pour les messieurs, un pour les dames, un pour les employées.
La spiritualité soulignait deux attitudes :
- Nazareth, exemple d’humilité : être inconnus et cachés comme Marie à Nazareth.
- Condamner et fuir le monde.
A Rome les travaux du Père Coste permettent de mieux comprendre les intuitions du Père Colin. Des petits groupes attirés par l’esprit mariste éclosent un peu partout.
C’est à partir de 1955 que les TOM deviennent les Fraternités Maristes.

Ces groupes s’inspirent du regard, de l’action, de la prière, de la pensée de Marie pour agir dans l’Eglise. Dans la primitive Eglise, Marie a joué un rôle à la fois important et discret. Elle était à l’écoute de tous, disponible, elle participait à la vie et à la mission de la jeune Eglise. L’Eglise du XXIe siècle a besoin d’hommes et de femmes qui, comme Marie, reflètent cette miséricorde, cette simplicité, cette patience et cette présence à tous.
Les équipes de fraternité sont des lieux où l’on peut risquer une parole humaine et spirituelle, partager une certaine expérience spirituelle et peut-être mystique, en lien avec les réalités quotidiennes et sociales.
Une fois par mois, les membres des Fraternités se réunissent en équipes, véritables cellules de base, lieux de partage de la foi, de la réflexion et des engagements de chacun.
La revue Echanges Maristes leur sert de support.
Les équipes sont d’une dizaine de membres. Un Père, un Frère ou une Sœur Mariste est souvent présent, au même titre que les autres membres, sans autorité spéciale sur le groupe. Néanmoins, il apporte ses connaissances très appréciées. Il n’y a plus de directeurs spirituels, mais des accompagnateurs. Nous prenons, en général, un repas en commun, quelquefois précédé de l’Eucharistie. Si le groupe se réunit dans l’après-midi, un goûter amical conclut la réunion.
Que ce soit à Paris ou à Lyon, nous avons tous les ans une récollection, et souvent une sortie qui nous réunissent. Le 12 septembre, la fête du Saint Nom de Marie est un moment fort pour nous tous.
Le monde a soif de spiritualité. Il est en recherche. C’est, en général, par une proposition d’amis, membres d’une Fraternité, que se créent les contacts. Les personnes intéressées rejoignent un groupe. Tout d’abord « pour voir », puis s’y trouvant bien, y restent.
Nous sommes à peu près 150 membres en France, dont 55 dispersés (personnes âgées ayant fait partie d’une équipe) avec qui nous gardons des contacts épistolaires. Nous avons des équipes à Paris et sa région, St Brieuc, Lyon, St Etienne et Toulon.
Nous n’avons plus, comme au temps du tiers ordre, de vœux ni d’obligations. Il n’y a aucune condition, si ce n’est participer aux réunions mensuelles et, dans la mesure du possible, aux grands rassemblements. Nous cherchons à vivre cet esprit de Marie, fait de simplicité, d’attention aux autres et de prière. Une cotisation annuelle est une preuve matérielle de cette appartenance.
Le besoin de rencontre et de clarification entre maristes laïcs est à l’origine de l’association « Maristes-Laïcs ». Les Fraternités sont devenues une des composantes de l’ensemble de ces groupes très divers mais vivant de la spiritualité mariste. Cette coordination se réunit tous les deux ans à la Neylière (69) pendant le week-end de la Pentecôte, pour l’assemblée générale. Nous profitons de ce moment pour tenir l’assemblée générale des Fraternités Maristes (Association Loi 1901).
Les Fraternités Maristes font partie des Groupements de Vie Evangélique. Ceux-ci regroupent les 12 familles spirituelles qui vivent de l’esprit de leur fondateur. Il y a, par exemple, les Fraternités carmélitaines, les Fraternités CVX (jésuites), dominicaines… et maristes bien sûr.

En ce moment, nous préparons « La Lettre ouverte à nos évêques » que nous leur donnerons lors de la session nationale de l’Apostolat des laïcs, en mars prochain. Nous leur disons tout d’abord qui nous sommes et comment nous pourrions participer à l’évangélisation en tenant compte de nos spécificités et de nos charismes.
Tout d’abord une grande amitié soude les membres de nos équipes. Nous nous sentons soutenus, aidés, stimulés dans notre recherche spirituelle, dans notre prière. Nos réunions deviennent un vrai besoin.
Les membres des Fraternités sont vraiment très dynamiques dans leur paroisse et ailleurs. Les uns sont engagés dans les paroisses, au service liturgique (animation de chants, animation liturgique, équipes liturgiques, décoration florale, organisation des lieux). D’autres s’occupent de néo-catéchuménat, de visites aux prisonniers, de soutien scolaire… Les plus âgés prient.
Nos liens avec les Fraternités Champagnat sont encore très discrets. Nous avons eu cependant quelques contacts qui se sont révélés très positifs. Expériences à poursuivre.
Edith PUTOIS
Présidente nationale des Fraternités Maristes
(Publié dans « Présence Mariste » n°239, avril 2004)