Robin est originaire de St Julien sur Bibost, non loin de Tarare et a 25 ans. Il a connu les Frères Maristes lors de ses études au lycée N. D. de Bel Air, à Tarare.
Au cours de celles-ci, il a vécu l’expérience des raids Champagnat. Il a poursuivi des études de droit puis une école notariale.
Actuellement, il travaille dans une étude de notaire tout en terminant sa soutenance finale. Au cours de ses études supérieures, il a tenu à s’engager comme chrétien dans un service de catéchèse paroissial.
Il a été invité par le Conseil général à participer à la rencontre des jeunes d’Europe à Siguënza.
C’est dans le cadre agréable de la ville médiévale et épiscopale de SIGÜENZA, dans la province de GUADALARAJA, à 100 km de Madrid, propice à la réflexion, que le Conseil Général des Frères Maristes, au grand complet (quel honneur !) a proposé à des jeunes maristes venant d’Italie, d’Espagne, de Hongrie, de Grèce, du Portugal, du Liban, de Syrie, et de France de réfléchir sur leur avenir (Cf. PM N° 243 p.5).
Certains auraient pu penser :
« Que de belles vacances en perspectives ».
Que nenni !
Prières, réflexions et échanges de qualité sur Jésus et la vie mariste vue par des jeunes européens ont été au rendez-vous.
Il est impossible de faire ici un compte rendu exhaustif de ce qui ressort de l’ensemble des réflexions. Aussi nous bornerons nous à faire ressortir les points essentiels.
Les laïcs maristes.
L’un des points les plus abordés concernait le rôle des laïcs dans la vie mariste. De nombreux jeunes ont en effet souhaité que les Frères soient déchargés de leurs tâches administratives afin de pouvoir mieux se concentrer plus particulièrement sur la formation intellectuelle et spirituelle des jeunes, ce qui a été l’objectif premier du Père Marcellin Champagnat.
Lors d’un carrefour. (Robin est au centre de la photo)
Cette communauté de laïcs qui graviterait autour des Frères devrait être composée aussi de bien de femmes que d’hommes. Cette question des femmes dans la vie laïque mariste a été abordée et plébiscitée avec beaucoup d’insistance par les jeunes maristes européens, tels sont les points les plus marquants qui sont ressortis des débats.
Nous ne pouvons que regretter que les remarques émises par les jeunes, bien qu’écoutées avec la plus grande attention, n’aient pas cédé le pas à des solutions concrètes.
Ceci démontre peut être le malaise actuel ressenti non seulement par les Frères mais aussi par les laïcs quant aux remèdes à employer.
Echanges interculturels.
Ce séminaire a été pour moi l’occasion d’échanger avec d’autres jeunes européens sur des points très divers malgré la barrière de la langue.
Je me souviens notamment d’une discussion marquante avec un catalan sur l’éthique dans le monde des affaires.
– Ma foi chrétienne ou mon expérience de vie mariste sont-elles compatibles avec mon travail ?
– Dois-je me fondre dans la masse en laissant faire ou réagir en prenant le risque de me faire licencier ?
Vaste débat demeuré sans réponse mais qui a le mérite de faire ressortir le malaise des jeunes face à une société de plus en plus cupide et sans foi ni loi.
Cette rencontre a également été l’occasion de discuter avec des jeunes de pays moins familiers.
– Avec les Libanais, sur le fragile équilibre de leur pays reposant sur la parité musulmans/chrétiens.
J’ai même eu droit à une question de l’un d’entre eux à propos de la loi sur la laïcité en France qui les avait beaucoup choqués.
– Avec les Hongrois sur le changement ressenti depuis leur entrée dans l’union européenne.
Bref une rencontre placée sous le signe de la fraternité et du partage.
L’Europe n’est pas seulement une machine financière et économique.
Merci aux Frères maristes pour m’avoir permis de vivre cette expérience.
Robin NAYRAND
(Publié dans « Présence Mariste » n°244, juillet 2005)